Près de 9 000 morts, des centaines de milliers de déplacés, des infrastructures détruites, un mont Everest qui a bougé de 3 cm vers le sud-ouest, selon l’institut de géologie chinois... les conséquences du séisme de magnitude 7,5 qui a dévasté le Népal le 25 avril dernier perdurent.
Dans une lettre publiée cette semaine en ligne dans la revue « The Lancet », des spécialistes dont Peter Piot, le directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, mettent en garde contre le risque épidémique d’hépatite E. Le Népal a déjà connu d’importantes épidémies d’infections à VHE, la dernière en 2014 ayant touché plus de 10 000 personnes.
Deux mois après le séisme, des milliers de Népalais vivent encore dans des abris précaires avec un accès limité à l’eau potable, un manque de toilettes autant de facteurs de risque cumulés qui avec l’arrivée de la saison des pluies (juillet à septembre), une circulation active du virus et une population peu immunisée (70 % n’ont pas d’anticorps anti-VHE selon une récente étude non publiée).
Taux de mortalité de 25 % chez les femmes enceintes
Si la plupart des infections par le VHE sont bénignes, les experts rappellent que le taux de mortalité peut être de 25 % parmi les femmes enceintes. L’épidémie pourrait être à l’origine de 500 morts dans cette population.
Les chercheurs estiment qu’une vaccination anti hépatite E pourrait sauver 400 futures mères. Un tel vaccin existe – sous licence chinoise – mais n’a pas été retenu sur la liste de préqualification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les experts recommandent qu’une surveillance active de l’hépatite E soit déployée au Népal afin d’identifier rapidement les cas d’hépatite E. Ils suggèrent que le gouvernement népalais commande le vaccin (vaccin recombinant HEV 239) et constituent un stock ad hoc. Enfin, les autorités népalaises devront mettre en place une stratégie et de recommandations pour l’utilisation du vaccin chez les populations à risque.
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