« La rupture est consommée entre les infirmières libérales et le centre national des professions de santé (CNPS). » Dans un communiqué commun, trois syndicats infirmiers, la Fédération nationale des infirmiers (FNI), Convergence infirmière et l'Organisation des syndicats d'infirmiers libéraux (ONSIL) annoncent leur retrait de concert du CNPS « pour dénoncer les clivages professionnels qui y règnent ».
Selon les infirmiers, si la loi de santé de Marisol Touraine, « hospitalo-centrée et basée sur le tout médecin » a semé les graines de la discorde, c'est la constitution du « Collectif santé 2017 », ayant vocation à mettre la santé au cœur du débat présidentiel, qui a mis le feu aux poudres.
« Composé des ténors du CNPS (CSMF, SML, FSPF - pharmaciens) ce collectif a écarté sans concertation préalable les infirmières libérales au profit de la Fédération des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD), ramenant ces dernières au rang de prestataires au service de l'HAD », estiment les trois syndicats infirmiers.
Une annonce qui est venue s'ajouter au sujet de la vaccination, sur lequel les infirmiers s'estiment à nouveau lésés.
Pas de marche arrière
« Alors qu'aux entretiens de Bichat, la DGS, les Ordres des médecins, pharmaciens et infirmiers et la HAS s'entendaient sur la nécessité d'impliquer les professions pour relever le niveau vaccinal, ce sujet n'a jamais été débattu au sein du CNPS », reprochent la FNI, l'ONSIL et Convergence infirmières.
Impossible, estiment les infirmières, de soutenir une position interprofessionnelle dans ces conditions, alors que le CNPS était censé favoriser le dialogue et la collaboration.
« En apparence, le CNPS était solidaire, mais il y a eu une addition de non-dits, réagit Philippe Tisserand, président de la FNI. On n'a pas quitté l'hôpital pour se retrouver sous la coupe des professions doctorantes, cela va mener à un démantèlement de la profession. »
Les syndicats d'infirmiers libéraux « ne feront pas marche arrière » et veulent désormais reprendre leur liberté de parole et d'action. Ils envisagent de fonder un « collectif interprofessionnel » et souhaitent dorénavant ne plus être considérés comme des auxiliaires médicaux mais comme des « praticiens de santé ».
Philippe Gaertner, président du CNPS, confie au « Quotidien » ne pas avoir été prévenu en amont de cette démission. « Cette décision des infirmiers est dommageable car ils font partie des principaux acteurs du virage ambulatoire. J'espère que cette décision est mûrement réfléchie. »
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