APRÈS QUELQUES mois d’attente, les lauréats de l’appel à projets « Instituts hospitalo-universitaires », lancé dans le cadre du programme des investissements d’avenir, sont aujourd’hui connus. Sur les 19 candidats en lice, six projets ont été retenus après recommandations d’un jury international présidé par le Pr Richard Frachkowiak (Lausanne) : l’institut des maladies génétiques Imagine (CHU Necker, INSERM, université René-Descartes), l’institut de chirurgie mini-invasive guidée par l’image (MIX-Surg,CHU de Strasbourg, INSERM, Université de Strasbourg), l’institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses POLMIT (CHU de la Timone de Marseille, INSERM, Université de la Méditerrannée), l’institut de rythmologie et modélisation cardiaque LIRYC (CHU de Bordeaux, INSERM, université de Bordeaux), l’institut de cardiologie-métabolisme-nutrition ICAN (CHU Pitié-Salpêtrière, INSERM, université Pierre-et-Marie-Curie) et l’institut de neurosciences translationnelles de Paris A-ICM (CHU Pitié-Salpêtrière, INSERM, université Pierre-et-Marie-Curie). Ces IHU associeront autour d’une spécialité une université, un établissement de santé et une structure de recherche. Ils doivent permettre de renforcer « le transfert des connaissances vers la pratique médicale et le développement de produits de santé innovants », indique le ministère de la Recherche. « Avec ces IHU, nous avons misé sur l’excellence », déclare Valérie Pécresse. « Excellence scientifique pour rassembler autour d’une même pathologie les meilleures équipes françaises tout en attirant les talents du monde entier. Excellence en matière de soins, car c’est la recherche translationnelle qui est au cœur de l’IHU pour assurer une recherche clinique de haut niveau au chevet du malade et développer à grande échelle les thérapies innovantes », poursuit la ministre. « L’ensemble de ces projets auront des retombées concrètes pour les patients », ajoute Xavier Bertrand.
° Financé à hauteur de 64,26 millions d’euros, l’IHU Imagine est centré sur les maladies rares. Il s’appuie sur le CHU de Necker, l’université Paris-V, 11 centres de références maladies rares et leurs filières de soins. Ce projet doit permettre d’approfondir les connaissances et d’apporter des solutions innovantes en matière de diagnostic, de thérapeutique, de soins et de formation sur ces pathologies. « Nous avons aussi l’ambition d’aller au-delà de nos champs d’étude sur les maladies génétiques rares. Certaines connaissances pourront également bénéficier à des pathologies moins rares en termes de traitement et de diagnostic », précise le Pr Alain Fischer coordonnateur de l’IHU.
° Consacré à la chirurgie mini-invasive par l’image, Mix-surg bénéficie d’une enveloppe de 67,3 millions d’euros au titre des investissements d’avenir. Basé au cœur du site hospitalo-universitaire de Strasbourg, ce projet consiste à installer une plateforme de 17 blocs opératoires mixtes dédiée aux soins, à la recherche et à la formation. « Notre projet s’appuiera sur des compétences interdisciplinaires et de forts partenariats industriels et rassemblant plusieurs spécialités médicales actuellement séparées pour parvenir à réaliser des interventions chirurgicales hybrides combinant gestes chirurgicaux et guidage par l’image », explique le coordonnateur, le Pr Jacques Marescaux.
* Obtenant la plus large dotation des six IHU, l’institut POLMIT est dédié aux maladies infectieuses. Il s’articulera autour de huit plateformes technologiques situées à Marseille. « Notre institut cible l’observation des mécanismes de contagion, la mise en place de système de lutte, la standardisation de la prise en charge des malades infectés sur le plan diagnostic et thérapeutique », détaille le Pr Didier Raoult, qui coordonne l’IHU.
° L’IHU LIRYC doit permettre de mieux identifier et traiter les troubles du rythme cardiaque, l’une des principales causes de décès dans le monde. « Notre défi majeur est d’apporter une solution thérapeutique au problème de la mort subite », indique son coordonnateur, le Pr Michel Haïssaguerre. Le projet, soutenu à hauteur de 45 millions d’euros, permettra de recruter les expertises dans ce domaine actuellement absentes dans l’Hexagone et de les associer aux équipes pluridisciplinaires de niveau international présentes sur le site de Bordeaux.
° L’objectif de l’ICAN est de devenir un « institut international pour la recherche et les soins médicaux dans les maladies cardiométaboliques » (diabète, insuffisance cardiaque, obésité…). L’IHU coordonné par le Pr Karine Clément, qui obtient 45 millions d’euros, s’appuiera sur les unités de recherche et les équipes médicales de l’université Pierre-et-Marie-Curie et de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
° Ultime IHU de la liste, le projet A-ICM, coordonné par le Pr Bertrand Fontaine, rassemble de nombreuses compétences pour comprendre et développer des outils de diagnostic, de prévention et de traitement des maladies du cerveau. Ce projet financé à hauteur de 55 millions d’euros inclut la construction d’une infrastructure de recherche translationnelle.
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