Le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, s'insurge contre une lettre ouverte de l'association Jean-Louis Mégnien publiée dans nos colonnes, mettant en cause directement la directrice de l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) après le suicide du cardiologue, il y a un an sur son lieu de travail.
Dans un courrier daté du 14 décembre adressé à Marisol Touraine, dont « le Quotidien » a eu copie, Martin Hirsch exhorte la ministre de la Santé à intervenir « pour faire cesser des propos inacceptables ». « Je souhaiterais que vous puissiez, soit par lettre ouverte, soit par communiqué, faire connaître que la responsabilité personnelle de la directrice n'est pas mise en cause par le rapport (de l'IGAS, ndlr) qui vous a été remis, qu'il n'est pas acceptable de faire des références trompeuses et diffamatoires (…) », écrit le patron de l'AP-HP à Marisol Touraine. « Une information judiciaire est en cours, il convient de respecter la présomption d'innocence », ajoute Martin Hirsh.
L'association des amis de Jean-Louis Mégnien avait demandé que la directrice de l'HEGP soit « lourdement punie, comme tous ceux qui ont favorisé ce drame, médecins ou non », en réponse au SYNCASS-CFDT qui évoquait de son côté une « chasse aux directeurs des hôpitaux ».
Accusations insupportables
Selon Martin Hirsch, ces accusations sont « d'autant plus insupportables » que le rapport de l'IGAS remis au ministère de la Santé en septembre – mais qui n'a pas été rendu public – « ne met pas en cause la responsabilité personnelle de la directrice ». « Cette situation ne saurait se prolonger et appelle une réaction, tant à l'égard d'une directrice d'hôpital mise en cause injustement qu'à l'égard de l'ensemble de la communauté hospitalière », ajoute le patron de l'AP-HP.
Souhaitant éviter de nouveaux « débordements », Martin Hirsch prévient qu'en l'absence de « mise au point » de la ministre de la Santé, il se référera « publiquement » au contenu du rapport de l'IGAS « dont les conclusions sont détournées ».
En septembre, l'association Jean-Louis Mégnien avait réclamé la publication intégrale du rapport de l'IGAS – et pas seulement une synthèse de cinq pages – estimant que l'hypothèse du harcèlement moral était passée sous silence, « sans doute pour protéger les personnes mises en cause des conséquences pénales de leurs actes ».
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