Annoncée par Emmanuel Macron - et avant avis de la Haute Autorité de Santé - la troisième dose de vaccin anti-Covid sera bel et bien mise en place dès la rentrée, confirme le ministère de la Santé ce 12 août. « Sous réserve de l’avis de l’Agence européenne du médicament. Des précisions seront apportées par la HAS dans le courant de l’été sur le public concerné », tempère le ministère.
Pour l’heure, aucun consensus scientifique n’existe quant à l'intérêt d’une troisième dose pour l’ensemble de la population. Ailleurs dans le Monde, les stratégies peuvent être très différentes sur le sujet. Ainsi, dans certains pays, la troisième dose concerne uniquement les personnes âgées, parfois simplement les professionnels de santé, ou les personnes adénovaccinées.
« En France, les avis de la HAS, du Conseil scientifique et du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale s'orientent plutôt vers les populations concernées par l’immunosénescence », précise une responsable du ministère de la Santé. À savoir les populations chez lesquelles des premiers signes d’affaiblissement immunitaire sont constatés dès 9 mois après la première injection.
5 millions de Français seront potentiellement concernés par la triple dose : les résidents d’EHPAD, d’unités de soins de longue durée (USLD), les plus de 80 ans, ainsi que toutes personnes à très haut risque de formes graves de Covid. Une liste de vulnérabilités établie par le Pr Fisher aux prémices de la campagne vaccinale, intégrant par exemple les patients dialysés, greffés, souffrant d'un cancer en cours de traitement ou de trisomie 21.
Deux, trois, ou quatre doses
En réalité, il ne s’agirait pas seulement d’une troisième dose, mais bien d’une « dose de rappel » ou d’une « revaccination ». « Ça pourra par exemple être une deuxième dose pour ceux qui n’en ont reçu qu’une seule car guérit du Covid », détaille le ministère de la Santé. Voire une quatrième dose, pour les 100 000 patients immunodéprimés déjà triplement vaccinés en France.
Les rendez-vous pour réaliser la dose de rappel seront ouverts dès le 1er septembre, pour des premières injections autour du 15 septembre. Le ministère de la Santé précise par ailleurs qu’il sera possible d’avoir une troisième dose de vaccin Moderna chez les patients ayant un schéma vaccinal précédent avec Pfizer, car, technologiquement très proches, « ces deux vaccins peuvent être considérés comme interchangeables ».
13 000 libéraux ont reçu la liste de leurs patients vaccinés
Alors que le rythme des primo injections faiblit au cœur de l'été, le gouvernement réaffirme son objectif de 50 millions de primo-vaccinés à la fin du mois d'août. Soit 86 % de la population âgée de 12 ans et plus. La vaccination des ados, elle, est au beau fixe. La moitié des 12-17 ans sont désormais vaccinés, soit 2,5 millions d’adolescents. Pour soutenir cette dynamique, des campagnes de vaccination seront mises en place dès la rentrée dans les établissements scolaires.
Cette démarche d'« aller vers » sera également renforcée en entreprise, « pour convaincre ceux qui ont décidé de se vacciner mais qui n'ont pas encore franchi le pas », espère le ministère. Dès la semaine prochaine, les services de santé au travail pourront de nouveau commander des boîtes entières de flacons de Moderna. Un volume plus important, qui permettra des injections dès le 27 août directement sur le lieu de travail.
13 000 médecins libéraux ont par ailleurs demandé à recevoir la liste de leur patient non-vaccinés. Soit environ un quart d’entre eux.
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