LE NOUVEAU RYTHME scolaire, qui est inauguré cette année et sera effectif dans toutes les écoles de France l’an prochain, réintroduit la demi-journée supprimée en 2008 et diminue le temps de classe dans la journée afin de donner à tous les enfants une offre éducative. Selon le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, « la semaine de neuf demi-journées et la réforme du temps scolaire et périscolaire » va concerner à cette rentrée un peu plus d’un million d’élèves et constituer une « révolution douce », qui permettra de « mettre le paquet » sur l’apprentissage des enfants le matin, permettant ainsi de respecter la biochronologie de l’enfant. Les médecins scolaires soutiennent globalement cette réforme attendue depuis plusieurs années. « Ce projet recherche un meilleur rythme adapté aux enfants et aux adolescents », explique le Dr Corinne Vaillant, secrétaire générale du Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-UNSA). Le constat est unanime : les journées de classe étaient jusqu’à présent trop longues. Les temps d’apprentissage seront concentrés dans la matinée et des activités seront proposées aux écoliers certains après-midi. À Paris, les 137 000 écoliers quitteront la classe à 15 heures deux jours par semaines pour suivre une activité jusqu’à 16 h 30. Dans un grand nombre d’écoles, la cloche sonnera plus tard. « S’il est mis en place dans des conditions satisfaisantes, ce nouveau rythme scolaire sera bénéfique pour tous : les enfants, les personnels enseignants et les parents », affirme le Dr Vaillant.
Vigilance.
« Les médecins scolaires ont, vis à vis des chefs d’établissements et des inspecteurs, un rôle d’expertise. Nous observerons la mise en place de la réforme et nous interviendrons si cela se passe mal », poursuit-elle.
Le Dr Patricia Colson, secrétaire générale du Syndicat national autonome des médecins de l’Éducation nationale (SNAMSPEN), estime également que la réforme impulsée par Vincent Peillon va dans le bon sens. « Il faut libérer les enfants après 5 h 30 d’école quotidienne, estime-t-elle. Quand on leur bourre le crâne, on ne leur donne plus envie d’apprendre ». Cette importante refonte du rythme scolaire va prendre du temps et nécessiter de nombreux aménagements. « Nous n’avons pas encore pris la mesure de toutes ses conséquences économiques et familiales », juge Patricia Colson. Une attention particulière devra être portée sur la qualité de l’accompagnement des enfants lors des activités périscolaires. « Va-t-on si facilement trouver des personnels formés ? », s’interroge la responsable du SNAMSPEN, qui redoute les inégalités selon les ressources humaines et financières des communes.
Ce nouvel emploi du temps pourrait avoir un effet positif dans les familles en atténuant la pression des devoirs qui retombe souvent, le soir, sur les parents. « Si les enfants pouvaient rentrer à la maison, leurs devoirs faits, cela permettrait à la famille d’avoir un temps spécifique et de retrouver un peu de bien-être », déclare le Dr Colson.
Le changement de rythme scolaire ne devrait pas bouleverser l’organisation du travail des quelque 1 300 médecins scolaires. Avec environ 10 000 élèves à suivre chacun et des conditions de travail souvent difficiles, les médecins de l’Éducation nationale, dont le statut a été récemment revalorisé par le gouvernement, entendent jouer pleinement leur rôle d’experts dans la bonne application de la réforme.
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