EN DEHORS de la création de 300 000 emplois jeunes en cinq ans, qui correspond à une vieille recette inefficace, les propositions socialistes ne devraient pas plus indigner les nantis, astreints à une taxation plus élevée, qu’elles ne seront acclamées par les classes moyenne et pauvre. Une fois encore, et en dépit d’influences radicales en son sein, le Parti socialiste refuse de dénoncer l’économie de marché. Son offre sociale sera accueillie par les sarcasmes d’un Jean-Luc Mélenchon ou d’un Olivier Besancenot, mais elle a l’avantage de permettre à beaucoup de gens qui se situent à droite ou centre de l’approuver sans se déjuger.
Elle tente surtout de porter le fer dans quelques plaies nationales, par exemple le logement qui devient le lieu de toutes les injustices. Le PS veut encadrer les loyers et augmenter la taxe sur les logements vacants. Il entend fusionner la CSG et l’impôt sur le revenu, ce qui se traduira par un accroissement des recettes fiscales. Les socialistes ne cachent pas, d’ailleurs, que les impôts vont augmenter de 26 milliards, de 43,7 % à 45 % du produit intérieur brut, ce qui risque de réduire notre compétitivité commerciale. C’est aussi une somme qu’il faudra bien aller chercher dans la poche du contribuable.
Pas de souffle révolutionnaire.
En matière d’éducation, le PS donnera la priorité à l’école maternelle et primaire ; pour la sécurité, il engagera 10 000 policiers de plus. Il prendra des mesures pour assurer l’indépendance de la justice. Il plafonnera les salaires des patrons dans le secteur public. Il réglera le problème de la dépendance en l’inscrivant dans les activités de la sécurité sociale, il acceptera le mariage homosexuel, il surveillera l’installation des médecins libéraux. Chacune de ces mesures soulèvera des oppositions, mais aucune n’exprime un souffle révolutionnaire. Cependant, les socialistes appuient leurs projections sur une croissance de 2,5 % par an, qui n’est pas du tout acquise. Ils n’omettent pas de prévoir le financement de leurs mesures, mais ils ne sont pas du tout certains que les recettes seront au rendez-vous.
UN PROGRAMME CRÉDIBLE MAIS QUI ENGAGE LE PS, PAS LE FUTUR PRÉSIDENT
Martine Aubry admet que le projet socialiste est un tout amendable qu’un président de gauche adaptera à sa propre sensibilité et à la conjoncture. Mais le système constitutionnel qui nous régit ne permet pas de mettre des nuances ou des subtilités dans l’exercice du pouvoir. Le président élu sera très différent s’il s’appelle DSK, Hollande ou Aubry. Il fera la campagne des primaires de manière à se distinguer de ses compétiteurs par des idées personnelles différentes. Quand il ou elle sera élu (e), son triomphe personnel l’emportera sur la gratitude due à ses alliés et il identifiera sa gouvernance à ses propres idées plus qu’à celles du parti.
Tout cela est inévitable dans un régime présidentiel et, dans ces conditions, le projet du PS peut rester lettre morte. S’il est appliqué au moins partiellement, c’est parce qu’il identifie fort bien quelques maux cruels de notre société, le chômage, l’inégalité devant le fisc ou devant le logement, les déficiences de notre système d’éducation, l’affaiblissement de l’ordre et du droit qui exigent du personnel bien plus que de sévères paroles sur la criminalité.
Il n’empêche que, malgré les quolibets de l’UMP, le PS a présenté un programme crédible et tellement tenu que l’on en arrive à douter de son effet thérapeutique. S’il est vrai que le projet est assez élaboré pour contenir une réforme fiscale importante, le redéploiement des ressources tel qu’il est présenté semble insuffisant pour commencer à réduire les écarts de revenus. Dans un registre opposé, l’UMP devrait, de son côté, proposer, plus qu’une réforme fiscale, une politique des revenus à laquelle tous les gouvernements se réfèrent depuis soixante ans mais qui n’a jamais été mise en œuvre. En tout cas, sur l’évolution des mœurs, sur la sécurité, sur une crise sociale sans précédent, sur la crise de l’éducation, le PS a su montrer les dysfonctionnements de notre système et prendre date.
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