Cinq années d’USINV à Bicêtre

Un système sécurisé pour les AVC

Publié le 29/06/2012
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AVC

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Crédit photo : PHANIE

Regroupant des lits et une équipe dédiés à la prise en charge des AVC, les UNV permettent une réduction notable de la mortalité et des séquelles associées à cette pathologie. Sur la centaine de structures mises en place sur le territoire national, 18 se situent en Île-de-France en lien avec l’ARS. Créée en juin 2007, l’Unité de soins intensifs neurovasculaires (USINV) du CHU de Bicêtre (Hôpitaux universitaires Paris-Sud, AP-HP), fête aujourd’hui son cinquième anniversaire. Dotée de 10 lits depuis avril 2009, cette unité a admis depuis son ouverture plus de 2 500 patients âgés de 16 à 99 ans, dont 638 admissions pour la seule année 2011, indique le Dr Christian Denier, responsable de l’USINV dans le service de Neurologie du CHU de Bicêtre dirigé par le Pr David Adams. L’objectif pour les prochaines années sera de dépasser les 800 AVC annuels. L’unité s’appuie actuellement sur une équipe médicale composée d’un PH et d’un CCA neurologues à orientation neurovasculaire, d’un cardiologue tiers temps, d’un urgentiste-angiologue tiers-temps, et un interne de spécialité DES neurologie, trois externes étudiants en 5e ou 6e année.

Nouvelles pratiques

« Pour les gardes, les autres neurologues du service de Neurologie et vacataires y participent. Le pool de médecins est suffisant pour qu’il y ait une moyenne de deux gardes par mois et que ça puisse être viable », précise le Pr David Adams. Une équipe paramédicale constituée notamment de cadre paramédical, d’infirmières DE, d’aides soignantes, d’orthophonistes, d’ergothérapeute, de kinésithérapeutes, d’assistants sociaux, de psychologues complète ce dispositif résolument pluridisciplinaire. « L’intérêt de cette organisation est qu’on est dans un système très sécurisé », explique le Pr Adams. « En se structurant en USINV, on a créé et mis en place des prises en charge, des explorations, des soins, et des pratiques protocolisés », résume-t-il. « De plus, dans le cadre d’infarctus datant de moins de 4 heures et demie, la thrombolyse intraveineuse transforme le pronostic à terme étant parfois complétée par un geste in situ par voie endovasculaire », expose le Pr Adams.

Raccourcir les délais

Auparavant, lors d’un bilan d’AVC, au moins 15 à 20 jours étaient nécessaires pour réaliser l’ensemble des explorations. « Désormais, on a réussi à raccourcir les délais par quatre en ayant tout très vite au sein de l’unité », constate le Pr Adams. L’objectif de l’USINV, c’est aussi de créer des liens avec les structures d’aval pour faire en sorte de trouver une structure adaptée au sortir de l’hôpital. « Il y a maintenant une prise en charge un peu automatique du patient par les partenaires des filières d’aval, alors qu’avant, chaque dossier avec handicap constitué était un processus fastidieux qui mettait au moins trois à quatre semaines pour aboutir », évoque-t-il. Afin de renforcer le dispositif des USINV en Île-de-France et prendre en charge des AVC complexes, des unités de recours se structurent dans la région sous le contrôle de l’ARS. Pour devenir USINV de « recours », une unité doit pouvoir disposer de service de neurochirurgie, de neuroradiologie interventionnelle et d’un accès à l’IRM 24 heures sur 24. Dans ce contexte, l’USINV de Bicêtre est candidate à terme à devenir USINV de recours pour le Sud Francilien, indiquent ses responsables. L’USINV de Bicêtre prévoit également de se développer grâce à un animateur de filière en lien avec l’ARS, dans les domaines de la télémédecine et de l’hospitalisation à domicile, ajoutent-ils.

 DAVID BILHAUT

Source : lequotidiendumedecin.fr