À l’approche des fêtes de fin d’année et leur lot de rassemblements intergénérationnels, les taux de vaccination contre le Covid et la grippe restent « insuffisants », s’inquiète le ministère de la Santé et de la Prévention. Ce d'autant que la situation épidémique se dégrade avec une incidence du Covid en hausse (+ 35 % en une semaine) et une arrivée précoce de la grippe.
Dans cette période critique, la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes est « un impératif de santé publique », a martelé le ministère lors d’un point presse : « Il reste trois semaines effectives avant Noël, c’est maintenant que ça se joue » pour « passer de bonnes fêtes » et « éviter la saturation des hôpitaux ».
Au 28 novembre, 2 millions de doses de rappel contre le Covid ont été administrées depuis le lancement de la campagne début octobre, dont 1,8 million avec un vaccin bivalent. Selon les données de Santé publique France (SPF), le taux de couverture des rappels avec un vaccin bivalent s’élevait à 9,4 % pour les 80 ans et plus et à 7,2 % pour les 60-79 ans. Selon le ministère, le taux de personnes protégées (par une infection ou la vaccination) est de 21 % chez les 80 ans et plus et de 37 % chez les 60/79 ans.
Concernant la grippe, la campagne de vaccination lancée le 18 octobre affiche une baisse des injections de 13 % par rapport à l’an dernier. Au 20 novembre, 5 millions de vaccins avaient été remboursés par l’Assurance-maladie. La situation est un peu plus favorable pour la vaccination combinée contre la grippe et le Covid : 337 000 doses de vaccin contre la grippe ont été injectées en concomitance avec un rappel contre le Covid, contre 284 000 doses au 29 novembre 2021.
Une « marge de progression » importante
Ces niveaux de couverture vaccinale sont « insuffisants » au regard de la santé publique, « la marge de progression est très importante », indique le ministère, battant le rappel pour la population cible. À savoir les personnes de 60 ans et plus, les moins de 60 ans avec un facteur de risque (immunodéprimés, femmes enceintes, porteurs de comorbidités), ainsi que les contacts de personnes à risque, soignants compris.
Pour les plus fragiles (80 ans et plus, résidents en Ehpad ou dans une unité de soins de longue durée, immunodéprimés), le rappel est à effectuer 3 mois après la précédente injection. Pour les autres, l’intervalle est de 6 mois. Les personnes remplissant ces conditions après leur 2e rappel « peuvent et doivent avoir une 5e dose », insiste le ministère. Alors que la plupart des centres de vaccination ont fermé, les injections sont principalement réalisées en ville : cabinets et pharmacies en effectuent « 85 % », selon le ministère.
Ce sont principalement des rappels bivalents de Pfizer qui sont administrés (1,6 million de doses sur les 2 millions d’injections réalisées depuis le 3 octobre). L’arrivée « prochaine » du vaccin de Sanofi, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) le 11 novembre, est « très attendue », notamment pour le déploiement des stratégies d’« aller vers ». L’utilisation de ce vaccin à base de protéine recombinante à partir de la souche Bêta est pour l’heure suspendue à l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) qui doit définir sa place dans la stratégie vaccinale. En France, 19,6 millions de doses sont prévues, et 2,7 millions ont déjà été livrées.
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