Sécu, le plaidoyer de Martin Hirsch

Publié le 27/10/2011

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Crédit photo : S TOUBON

À QUELQUES JOURS du sommet du G20 à Cannes (3 et 4 novembre), l’ancien Haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté publie une version grand public du rapport « Bachelet » - du nom de l’ancienne présidente du Chili qui avait été mandatée à l’été 2010 pour animer un groupe d’experts chargés de définir à l’échelle mondiale un socle commun de protection sociale. Ce petit livre plaide en faveur d’un plancher minimum de protection sociale universel. « C’est un instrument puissant, efficace et absolument nécessaire pour avoir un rôle de stabilisateur social qui se traduise par un renforcement des droits des citoyens, par une plus grande cohésion sociale et arriver, en conséquence, à générer la paix et la stabilité politique », écrit Michelle Bachelet en avant-propos. Les trois quarts de l’humanité ne sont pas couverts par le moindre système de protection sociale.

Homme politique et fin stratège, Martin Hirsch tente de démontrer, au long de quelque 150 pages, comment passer de l’idée à la réalité. Reconnaissant que définir un socle de protection sociale à l’échelle mondiale est un « défi à l’entendement », l’auteur s’appuie sur les bonnes pratiques qui existent dans le monde. Il n’occulte pas les questions qui fâchent : comment concilier incitation au travail et solidarité, jusqu’où diminuer le reste à charge pour les patients sans ruiner les caisses des États...Et porte un regard lucide sur les obstacles : comment convaincre l’Inde et la Chine, en pleine expansion, de consacrer une partie de leur richesse nouvelle à la protection sociale ? Si Martin Hirsch n’apporte que des ébauches de réponses, il convainc de la nécessité d’une démarche universelle, « pour eux, pour nous », comme l’indique le titre de l’un des chapitres : « soutenir le socle de protection sociale, c’est une manière de prendre à bras-le-corps le problème de la pauvreté dans son ensemble, tel qu’il se pose à la fois chez nous et dans les pays où les revenus sont les plus bas ».

C.G.