De notre correspondante à New-York
L A galantamine est un agent expérimental actuellement évalué aux Etats-Unis chez les patients atteints de maladie d'Alzheimer. Des études cliniques d'une durée de six mois à un an ont suggéré que ce traitement pourrait améliorer les fonctions cognitives chez ces patients.
Ce traitement par la galantamine vise à augmenter l'acétylcholine dans le cerveau. En effet, des travaux ont montré que la détérioration des cellules cérébrales qui produisent l'acétylcholine affecte les opérations de la pensée. On sait aussi que ce neurotransmetteur intervient dans les processus de mémoire et de cognition.
La galantamine pourrait augmenter la quantité d'acétylcholine disponible dans le cerveau de deux façons : elle inhibe l'acétylcholinestérase, enzyme qui dégrade l'acétylcholine, et elle stimule les récepteurs nicotiniques cérébraux, ce qui pourrait libérer davantage d'acétylcholine.
Doody (Baylor College of Medicine, Houston) et coll. ont examiné si les effets de la galantamine sur la fonction cognitive persiste sur deux ans. Six cent trente-six patients atteints d'Alzheimer (de léger à modérément sévère) ont été randomisés, en double insu, pour recevoir un placebo ou de la galantamine (24 ou 32 mg/j) pendant six mois, après quoi ils ont pu recevoir la galantamine (24 mg/j) dans un essai ouvert pendant dix-huit mois supplémentaires.
L'échelle cognitive de la maladie d'Alzheimer
La fonction cognitive des patients a été mesurée au début, pendant et à la fin de l'étude par l'échelle cognitive de la maladie d'Alzheimer (ADAS-cog). Les résultats ont été comparés à l'extrapolation à deux ans du déclin cognitif naturel observé dans un groupe placebo suivi pendant un an. Ce groupe avait les mêmes caractéristiques initiales et avait été enrôlé avec les mêmes critères.
Résultat, le bénéfice persiste pendant au moins deux ans. Les scores au test ADAS-cog chez les patients traités n'ont changé que de 5,4 points pendant les deux ans d'étude, en comparaison du déclin de 13 points prévu par les projections du groupe témoin historique.
De plus, ajoutent les investigateurs, les patients traités par la galantamine maintiennent leur score de départ pendant les douze premiers mois et les bénéfices cognitifs de la galantamine augmentent avec le temps par rapport au déclin prévu chez les patients non traités. « Nous ne savons pas encore si les bénéfices prolongés de la galantamine sont liés à son aptitude à moduler les récepteurs nicotiniques en plus de son activité comme inhibiteur de la cholinestérase », a déclaré la neurologue Rachelle Doody, mais la question est à l'étude.
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