Décrite pour la première fois en 1983 par Kidd et al., l’AAIE est une forme méconnue d’allergie alimentaire qui survient au cours d’un effort physique précédé de l’ingestion d’un aliment particulier. Elle répond à des critères bien précis : la consommation de l’aliment sans effort est bien tolérée et l’exercice non précédé de l’ingestion de l’aliment impliqué est également bien supporté? ; en revanche l’ingestion de l’aliment suivi d’un effort entraîne l’apparition des symptômes. Relativement rare, cette pathologie touche essentiellement le grand enfant et l’adolescent avec une prévalence de l’ordre de 2 à 20 cas/10? 000. Le diagnostic est avant tout clinique et repose sur l’interrogatoire et la chronologie des symptômes. L'accident survient 15 à 30 minutes après le début de l'effort?et?au maximum 3 heures et demie après l’ingestion de l’aliment. Les prodromes sont constants (prurit des mains, paresthésies, éternuements, toux, dyspnée, flush, douleurs abdominales). Si le patient arrête l’exercice à ce stade, l'évolution est en général régressive. À la phase d’état, le tableau clinique associe diversement urticaire généralisée, angio-œdème, asthme, diarrhée, collapsus et choc.
Blé et crustacés sur la sellette
Avec les crustacés, le blé compte parmi les aliments les plus fréquemment en cause dans l’AAIE. D’autres aliments ont aussi été incriminés comme le céleri, la pêche, la tomate, le raisin, l’oignon, etc. Une fois identifié, l’allergène ne devra plus être ingéré au moins quatre à cinq heures avant l’effort. Différents facteurs favorisant à éviter ont également été identifiés tel le froid, les amalgames dentaires et certains médicaments (AINS et aspirine notamment) dont la prise augmenterait le passage d’allergènes alimentaires à travers la barrière épithéliale digestive. Sans que l’on sache pourquoi, le jogging, la marche et l’aérobic sont les activités sportives les plus pourvoyeuses d’AAIE.
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