Longévité et qualité de vie améliorées

Apport d’un traitement précoce par Betaferon

Publié le 13/12/2010
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LA SURMORTALITÉ liée à la SEP était souvent occultée. Cette maladie auto immune, débutant par une inflammation focale du système nerveux central se traduit par des plaques de démyélisation dans la substance blanche visibles à L’IRM. Elle était longtemps considérée comme une maladie handicapante sans impact sur la longévité du patient. En réalité plusieurs études réalisées à partir de registres ont montré que la SEP diminue l’espérance de vie de 7 à 14 ans, par rapport à la population générale, après 20 ans d’évolution. Cette différence du taux de mortalité est liée à l’apparition de diverses complications (infections urinaires, phlébites, embolies pulmonaires…) plutôt qu’aux lésions neurologiques de la maladie elle-même.

L’étude SURVIVAL, dont les résultats ont été présentés en Octobre dernier au Congrès de l’ECTRIMS à Göteborg, a montré que le traitement par Betaferon (interféron bêta-1) des patients atteints de SEP réduit le risque de mortalité de 39,3 % par rapport aux patients traités par placebo les cinq premières années sur une période de 21 ans.

Réduction de 37 % du risque de conversion.

Cette étude, spécifiquement conçue pour évaluer la prolongation de survie, est la plus longue menée sur un traitement de fond de la SEP. Elle fait suite à une étude pivot qui avait inclus 372 patients pendant 3 à 5 ans (3,8 ans en moyenne pour la phase randomisée en double aveugle versus placebo). Les patients traités et retrouvés (98,4 %) ont été inclus dans l’étude SURVIVAL. « Ce pourcentage particulièrement élevé donne une grande puissance aux résultats de cette étude » souligne le Pr Patrick Vermersch, CHRU Lille).

Dans cette étude, il faut préciser que les patients avaient débuté le traitement par Betaferon en moyenne après 2 à 5 poussées. Actuellement, au vu des résultats d’une autre étude, l’étude BENEFIT, montrant l’efficacité et la sûreté du traitement par Betaferon, on traite les patients très tôt dès le premier événement démyélinisant. En effet, à 5 ans, il a été montré une réduction de 37 % du risque de conversion en SEP par rapport à un traitement différé. Ce traitement précoce par Betaferon retarde l’arrivée d’une seconde poussée et l’apparition du handicap, préserve les fonctions cognitives.

On peut penser qu’un suivi prolongé des patients issus de l’étude Benefit montrera une amélioration de la survie encore plus importante que celle recueillie dans l’étude SURVIVAL, les patients ayant été traités précocement. Betaferon est le premier traitement de fond mis à la disposition des patients atteints de SEP. Il est disponible en France depuis 1995.

D’après une conférence de presse Bayer Healthcare et du symposium Bayer Heathcare lors du Congrès ECTRIMS 2010 (Göteborg Suède).

 Dr MARTINE DURON-ALIROL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8875