Bientôt autorisé en Allemagne

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Publié le 27/10/2016
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L’Allemagne s’apprête à libéraliser la prescription médicale des fleurs de cannabis, après avoir déjà autorisé le dronabinol (Marinol), le nabilone et, en 2011, le spray Sativex. Par ailleurs, l’Autriche autorise et rembourse, depuis le 1er octobre, la prescription et la vente de cannabiodol (CBD).

Organisée à Strasbourg par l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM-I Care) et l’association Action sida ville, une conférence a fait le point sur les évolutions médicales et législatives européennes. En Allemagne, explique le Dr Franjo Grotenhermen, généraliste près de Dortmund et président de l’association allemande des cannabinoïdes en médecine, seulement 900 patients peuvent actuellement bénéficier de fleurs de cannabis prescrites, mais au prix d’une autorisation spéciale, et complexe à obtenir, délivrée par l’Office des stupéfiants.

Dès que la nouvelle loi sera entrée en vigueur, sans doute en avril, tout médecin pourra prescrire du cannabis médical, quel que soit son patient, et l’ordonnance pourra même être remboursée par la sécurité sociale, si le médecin fait la preuve que sa prescription de cannabis remplace un traitement pharmaceutique « traditionnel » qui n’a pas marché. Toutefois, redoute le Dr Grotenhermen, ce système de preuve et d’expertise risque de déboucher très vite sur des conflits avec l’assurance maladie et entrainer nombre de polémiques juridiques. Fort de son expérience et de sa réputation, le Dr Grotenhermen suit, à lui seul, 300 des 900 patients bénéficiant actuellement de cannabis médical.

Selon le Dr Grotenhermen, le nombre actuellement très faible de prescriptions, en raison des complexités administratives, va augmenter sensiblement dans les années à venir, comme ce fut le cas dans les autres pays les ayant autorisées. Pour cette raison d’ailleurs, l’Allemagne va autoriser la culture de cannabis à des fins médicales sur son sol, afin de ne plus dépendre des importations, essentiellement hollandaises et canadiennes, d’où proviennent actuellement les fleurs prescrites.

De notre correspondant Denis Durand de Bousingen

Source : Le Quotidien du médecin: 9529