Le gène codant la protéine P53, connu depuis 1979 pour sa qualité de suppresseur de tumeur, et trouvé inactivé chez 50 % des sujets atteints de cancer, est l’objet de toutes les attentions dans la recherche en cancérologie. Rétablir sa présence pourrait peut-être préfigurer une piste intéressante. P53 régule finement la prolifération des cellules et déclenche, selon les besoins, la réparation de la cellule ou son apoptose naturelle. Les scientifiques émettent l’hypothèse qu’en réactivant ce gène en cancérologie, on pourrait peut-être empêcher l’emballement de la multiplication cellulaire.
Une équipe française, Robin Fhraeus et coll. (INSERM U940, hôpital Saint-Louis, Paris), apporte de nouveaux éléments de compréhension du mécanisme d’action de P53 et du processus de cancérisation. Après une lésion sur l’ADN, une protéine intervient, Mdm2, nécessaire pour activer le gène p53. Ce qui peut se faire grâce à l’intervention de la protéine ATM kinase.
Les chercheurs ont remonté la cascade d’événements : l’activation de Mdm2 est due à sa phosphorylation par la protéine kinase ATM, elle-même activée en cas de stress cellulaire. Cette phosphorylation de Mdm2 est cruciale pour faire passer la protéine P53 de l’état de régulateur négatif à celui de régulateur positif, favorisant sa traduction par une action sur l’ARNm. Et cela conduit à une augmentation de la quantité de p53 dans la cellule.
« Mieux connaître les mécanismes moléculaires spécifiques mis en place lors du stress cellulaire pourrait aider à établir de nouvelles approches thérapeutiques anticancéreuses », concluent-ils.
« Cancer Cell », décembre 2011.
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