Cataractes : un collyre va-t-il prendre la place de la chirurgie ?

Publié le 23/07/2015

Crédit photo : BURGER/PHANIE

La traditionnelle intervention de la cataracte va-t-elle dans l’avenir être remplacée par l’instillation d’un collyre? C’est l’espoir que donne une étude, publiée mercredi 22 juillet par la revue Nature. Grâce à un collyre à base de lanostérol, une substance produite naturellement par l’œil, des chercheurs chinois et américains ont en effet fait régresser l’opacité du cristallin, chez des chiens qui développent naturellement une cataracte.

 

L’équipe dirigée par Kang Zhang (université de Californie à San Diego) a identifié deux mutations différentes d’un gène dit « LSS », chez deux familles très affectées par des cataractes congénitales. Ce gène gouverne la synthèse d’une enzyme, qui catalyse la production du lanostérol.

Les chercheurs ont ensuite mis au point un collyre à base de lanostérol et l’ont utilisé, d’une part, in vitro sur des cristallins de lapins atteints de cataracte et, d’autre part, in vivo chez des chiens ayant, eux aussi, spontanément développé une cataracte. Les cristallins de lapins traités présentaient une augmentation significative de leur transparence. La délivrance du collyre chez des chiens adultes de plusieurs races, exempts de la mutation du gène LSS, a montré, là encore, une diminution de la sévérité de la cataracte et un accroissement de la clarté du cristallin.

Ce travail démontre donc que le lanostérol est capable de dissoudre les structures protéiques anormales au sein de cellules du cristallin. Il a également une aptitude à s’opposer au lent processus de dénaturation des cristallins et de formation d’agrégats comme on le constate au cours de la cataracte liée à l’âge.

Ces résultats ouvrent la perspective d’une alternative entre la chirurgie, actuellement le seul traitement disponible, et une approche médicamenteuse de cette maladie.

Restent à pratiquer les essais chez l’homme.

La cataracte touche une personne sur cinq à partir de 65 ans, une sur trois chez les plus de 75 ans et près de deux sur trois après 85 ans. Elle est responsable de plus de la moitié des cécités dans le monde.



Source : lequotidiendumedecin.fr