Des dépressions et des comportements suicidaires ont été rapportés avec Champix dans le sevrage tabagique. Une équipe britannique menée par David Gunnel (Université de Bristol, Royaume-Uni) s’est attelée à cette problématique en scrutant le parcours de plus de 80 000 personnes débutant leur sevrage tabagique qu’il s’agisse de substituts nicotiniques, de bupropion ou de varénicline. D’après l’analyse de la base de données des médecins généralistes (General Practice Research Database) parue dans le British Medical Journal, les auteurs ne retrouvent pas d’augmentation du risque suicidaire. Reste que l’étude n’a pas la puissance suffisante pour conclure, l’amplitude de l’intervalle de confiance est large. Par rapport aux substituts nicotiniques et au bupropion, le risque relatif de suicide est respectivement de 1,12 et il est de 1,17 sans différence statistiquement significative. Idem pour le risque de dépression ou les pensées suicidaires. Il faut prendre ces données avec prudence car les pensées suicidaires sont mal estimées dans la base de données qui ne recensent pas précisément ces finesses psychologiques.
Période vulnérable
D’après l’analyse, la varénicline est associé à un risque réduit de dépression ultérieure. Les auteurs indiquent que les antidépresseurs sont moins prescrits à plus long terme dans le groupe des patients traités préalablement par varénicline mais c’est peut être en raison du risque à traiter les patients aux antécédents de dépression . Le sevrage tabagique est lié à un rebond de l’anxiété et que les effets indésirables décrits se superposent à cette période de vulnérabilité psychique. « Tout risque doit être pesé par rapport à ses bénéfices potentiels à long terme sur le sevrage tabagique et la démonstration robuste de l’efficacité de la varénicline » concluent les auteurs.
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