« U N jeune Canadien, qui réside en France, se promenant dans la vieille ville d'une cité bretonne, est " attaqué " par un animal volant. Il attrape l'animal qui l'a griffé au niveau du cou et s'aperçoit qu'il s'agit d'une chauve-souris, qu'il rejette au loin. Le lendemain, il découvre des estafilades au niveau du cou. Connaissant la possibilité de transmission de la rage par les chauves-souris, il appelle trois hôpitaux et le SAMU, aucun ne le prenant au sérieux lorsqu'il évoque le risque de rage. Finalement, un CHU parisien l'adresse au centre de traitement antirabique du centre médical de l'Institut Pasteur. Un traitement antirabique après exposition est alors commencé. »
Pour le Centre national de référence pour la rage, cette histoire montre que le corps médical n'est pas suffisamment informé des risques liés aux chiroptères. « C'est parce qu'il est Canadien que ce patient est arrivé à la consultation antirabique, souligne-t-il dans un communiqué. En effet, en Amérique du Nord, la rage des chiroptères est connue et redoutée. Plus particulièrement, la mort en octobre dernier d'un enfant de 9 ans, contaminé par les chauves-souris dans la maison où il avait passé les vacances d'été, a profondément marqué la population. Ce cas était le premier depuis 1985 au Canada. »
Aux Etats-Unis, 75 % des cas de rage humaine survenus depuis 1990 sont dus à des virus des chauves-souris. Et la rage des chiroptères n'épargne pas la France, où elle est présente comme dans toute l'Europe de l'Ouest. Les chauves-souris vectrices sont les sérotines communes, les pipistrelles et les myosis. « Les morsures ou les griffures de chauves-souris peuvent passer inaperçues, souligne le centre de référence. En conséquence tout contact avec une chauve-souris, surtout si c'est elle qui attaque et a fortiori en plein jour, doit entraîner la consultation du centre de traitement antirabique le plus proche qui décidera de l'opportunité d'un traitement antirabique après exposition. Les vaccins actuels sont très bien tolérés et le traitement est d'autant plus efficace qu'il est instauré rapidement après la suspicion de contamination. Cependant, l'incubation de la maladie pouvant être prolongée, il faut traiter même si la suspicion de contamination est ancienne. » Le Conseil supérieur de l'hygiène publique de France doit publier prochainement des recommandations pour éviter l'exposition du public aux virus de la rage des chauves-souris. Et une étude sur la prévalence de la maladie chez les chiroptères est en cours à Nancy sous l'égide de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments).
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