En 2019, et dans le prolongement du rapport de l'IGAS de septembre dernier sur la situation de la chirurgie bariatrique, la Haute Autorité de Santé va lancer le chantier de la révision de ses recommandations sur la chirurgie de l'obésité. « Ces recommandations sont restées inchangées depuis 2009 », note Anne Sophie Joly, présidente du collectif national des associations d'obèses (CNAO) qui participera à ce lifting avec les sociétés savantes.
Les préconisations du CNAO sont simples : « Nous allons demander que les personnels de santé travaillant sur l'obésité soient mieux formés, avec des diplômes universitaires spécifiques, surtout en ce qui concerne l'éducation thérapeutique. Pour l'instant, leur cursus initial est incomplet et incohérent, explique Anne Sophie Joly. Il faut également généraliser les équipements conformes et adaptés : les tables de bloc opératoire classique ne supportent pas des charges supérieures à 130 kg, et il y a aussi le problème des brassards, des brancards, des fauteuils roulants, des sièges de toilette… »
Pour Anne Sophie Joly, une frange de médecins n'aime pas soigner les obèses et doit être sensibilisée et formée. « Je n'ai pas envie de parler de maltraitance car les personnels soignants font merveilleusement bien leur travail, nuance-t-elle. La discrimination des personnes obèses reste toutefois un sujet tabou. Néanmoins, de nombreux témoignages nous ont conduits à nous rapprocher à plusieurs reprises des directions hospitalières. Je me souviens de l'exemple d'une patiente atteinte d'un cancer du sein. Une chirurgie bariatrique récente compliquait le calcul des doses de chimiothérapie orale qu'elle devait prendre, ce qui a énervé son cancérologue. Il lui a dit que si elle ne s'était pas laissée aller, rien de tout cela ne serait arrivé. »
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