Si « Le Généraliste » était paru en 1909

Comment dorment les souverains

Par
Publié le 10/08/2017
histoire

histoire

L’empereur Guillaume II dort sur une couchette réglementaire de sous-officier. Seuls les draps de toile fine ne sont pas à l’ordonnance ; Il se couche à onze heures du soir et, avec une ponctualité absolue, se lève à cinq heures du matin. Sommeil agité.

La reine Victoria s’endormait fort tard bien qu’elle se couchât relativement tôt : dix heures du soir. Une dame d’honneur lui faisait la lecture jusqu’à ce que le sommeil survint. Sommeil calme, mais court : trois heures. Son illustre fils, Édouard VII, en dort six, d’un sommeil agité et fréquemment interrompu.

La jeune reine de Hollande, Wilhelmine, se couche vers onze heures et se relève de bonne heure. Au saut du lit, à l’exemple de son père, elle va faire un tour au parc et visiter les écuries. Sa couche est monumentale : haute, large et profonde.

Le roi Léopold II se couche fort tard. Passe la moitié de la nuit à travailler et lire. Lit bourgeois, sans autre luxe que des plumes de cygne. Très frileux.

Notre ami le tsar Nicolas II dort à peine et, pourtant, adore le lit. Se lève tard, à moins d’affaires urgentes. A horreur des ténèbres. Sa chambre à coucher est toujours éclairée. Use parfois de chloral pour tromper l’insomnie.

Le roi Victor-Emmanuel II ne peut dormir que sur un lit très dur. Pas d’oreillers. Des draps de grosse toile rugueuse. Dort comme un loir.

Le sultan Abdul-Hamid – qui l’eût cru ? – dort sans cauchemar, d’un sommeil d’enfant. Il dormira moins bien maintenant qu’il sera pourvu d’un Parlement.

(Le Charivari, repris par la Chronique médicale, 1909)


Source : lequotidiendumedecin.fr