« Sur les principaux indicateurs de santé, notre région est plutôt bien placée, mais des inégalités substantielles persistent entre départements », a expliqué Michel Laforcade, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, lors de la présentation du nouveau projet régional de santé (PRS) 2018-2028.
La carte sanitaire de la région montre une population vieillissante. 14 % des Néo-Aquitains auront plus de 75 ans en 2027, contre 11 % aujourd’hui. Un million de patients souffrent d’au moins une maladie chronique, soit 17 % de la population. La croissance démographique est vive (+ 320 000 habitants en 2028) alors que la profession vieillit elle aussi. Aujourd'hui, un tiers des généralistes ont plus de 60 ans.
Les acteurs sanitaires doivent composer avec des indicateurs de santé qui traduisent de fortes disparités territoriales. Entre la Creuse, département le plus fragile, et les Pyrénées-Atlantiques, département le mieux loti, on constate un écart de trois ans d’espérance de vie et de 23 % du taux de mortalité. Et l’offre de soins fluctue du simple au double entre départements... D’où la volonté de rééquilibrage gravée dans le nouveau PRS – avec par exemple un plan santé de quatre millions d'euros dédié à la Creuse incluant la mise en place de 15 animateurs de santé publique chargés de promouvoir vaccination, dépistages et prévention.
La spécificité de ce PRS est aussi « d’aller plus loin dans la culture du résultat », souligne Michel Laforcade. Son déploiement sera évalué sur dix ans par une quarantaine d'indicateurs chiffrés.
Consultations avancées
Pour muscler l’accès aux soins, l’ARS s’engage – dans la ligne à développer les consultations avancées en pédiatrie, gynécologie, psychiatrie, ophtalmologie et cardiologie, qui passeront de 430 à 620 d'ici à fin 2018. Le PRS jouera aussi la carte des maisons de santé (il en existe 132 contre 30 en 2012), de l'exercice médical mixte (hôpital de proximité et cabinet libéral), de l’exercice infirmier en pratique avancée et du cumul emploi-retraite permettant aux généralistes de prolonger leur carrière.
Enfin, le projet régional de santé entend accompagner « l’explosion de la télémédecine » (équipement dans les deux ans des 800 EHPAD de la région), plusieurs regroupements hospitaliers public/privé (Bergerac, Guéret, Châtellerault) ou la mise en place de directions communes d’établissements (CHU de Poitiers/Châtellerault).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature