Les médecins généralistes vont avoir un rôle important à jouer dans la stratégie de déconfinement. Ils vont notamment être appelés, avec les infirmières libérales, à collaborer avec des « brigades » composées de personnes qui ne sont pas des professionnels de santé pour remonter les cas et effectuer « le travail d’identification et de test de tous ceux, symptomatiques ou non, qui auront été en contact avec des personnes testées positives » au Covid-19. Données qui seront ensuite versées dans un « système d’information », dont la création est prévue par l’article 6 du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire.
Le principe même de cette base de données imposerait donc de lever le secret médical qui s’impose aux médecins. Le conseil national de l’Ordre des médecins, et le syndicat des médecins libéraux (SML) demandent chacun de leur côté par communiqué, des garanties pour le secret médical. Ils réclament une transparence sur le stockage et l’usage de ces données qui doit se faire uniquement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 et pour une durée limitée prévue dans la loi. Le Cnom souhaite par ailleurs que le texte de loi « fasse explicitement référence » au rôle premier des médecins dans le dispositif et que soit écartée toute confusion entre « cette finalité et la prise en charge médicale individuelle des personnes concernées, qui reste assumée par les médecins et l’équipe de soins dans les conditions habituelles ». Pour l’Ordre ces dispositions garantiraient l’absence de lien entre ce système d’information et la mise en œuvre future d’une application de type Stop Covid.
Maladie à déclaration obligatoire
De son côté, le SML rappelle qu’actuellement, afin de prévenir les épidémies, seule la transmission de données relative aux maladies à déclaration obligatoire, est possible, « pour un nombre défini de professionnels et à des acteurs définis ». Le syndicat demande donc à ce que le Covid-19 soit intégré dans la liste officielle des maladies à déclaration obligatoire, avec une transparence sur les acteurs qui assurent la collecte de l’information. Pour les personnes qui ne sont ni médecins, ni professionnels de santé, le SML estime qu’ils doivent « a minima » signer une clause de confidentialité au moment du recrutement.
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