Interactions médicamenteuses, nomadisme

Couplé au dossier patient, l’historique des remboursements sécurise la prescription

Publié le 05/05/2014
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En attendant l’avènement du dossier médical personnel (DMP), les praticiens ne disposent que d’outils dispersés. Dans de nombreux cas (nouveaux patients, nomadisme médical), le praticien manque d’informations complètes.

Depuis la fin des années 2000, l’assurance-maladie met à la disposition des prescripteurs l’historique des remboursements des patients, archivé sur un an. On y trouve les consultations chez un médecin, les médicaments remboursés (nom et posologie), les actes de radiologie et de biologie (nature de l’examen et date), les arrêts de travail indemnisés (date et durée), et les hospitalisations dans les établissements privés et publics (durée et nature du séjour, date d’admission). Ces informations restent cependant incomplètes. Le praticien saura qu’un bilan sanguin ou une imagerie ont été prescrits, mais il n’en connaîtra pas les résultats.

Vérifications

Jusqu’à 2012, cet historique des remboursements n’était disponible « que sur l’espace pro d’Ameli, et en seul mode web », relève le Dr Éric Jarrousse, vice-Président de Cegedim healthcare software. La manipulation n’était guère aisée, tout comme le rapprochement avec le dossier patient. Depuis 2013, des éditeurs de logiciels métier intègrent cette fonction, comme Mediclick de Cegedim, Medistory de Prokov Editions, ou encore HelloDoc de Imagine Editions. Avec la carte Vitale du patient (et son consentement), l’historique apparaît en un clic sur l’écran du prescripteur, qui peut afficher en même temps le dossier patient. « L’historique de la CNAM est exhaustif, ajoute Éric Jarrousse. Ca permet d’agrandir le cercle des vérifications, notamment sur le plan des interactions médicamenteuses ».

Pour le Dr Richard Talbot, généraliste dans la Manche, cette fonctionnalité est précieuse. Il cite l’exemple d’un patient vu à la sortie de l’hôpital, qui assurait avoir eu une phlébite, « mais n’avait pas eu d’injection, n’avait pas son ordonnance de sortie, ni de compte rendu d’hospitalisation ». En consultant l’historique, le praticien a pu avoir la preuve que, faute de prescription d’AVK ou de NACO, le patient n’avait pas eu de phlébite.

À l’assurance-maladie, on ne précise pas le nombre de médecins se connectant à l’historique des remboursements. Les statistiques indiquent que 58 901 médecins sont allés sur l’Espace Pro du site Ameli en 2013.

H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9324