Le pouvoir médical ne se résume plus à l'influence personnelle de tel leader. Ce qui a été novateur en 1958 a été de marier alors la hiérarchie universitaire à la hiérarchie hospitalière. À un certain pouvoir de l'ombre, je préfère une société ouverte, partagée, coresponsable. La relation médecin-patient demeure très profonde. Ce lien est beaucoup plus structuré qu'avant. Aujourd'hui, le médecin expose, discute. Ce qui veut dire aussi que le patient prend une petite partie de responsabilité. La société a évolué. Mais la relation demeure.
Mais comment arrêter que le patient se transforme en consommateur ?
Là encore c'est une question de temps. C'est difficile de refuser un examen. Le droit à la consommation santé s'est installé chez le patient. Nous avons cultivé le droit des patients et les devoirs des équipes soignantes. Il est temps de rééquilibrer cette balance. C'est essentiel à réaliser dans un partage des connaissances pour arriver à une décision qui soit comprise. Je milite pour un parcours du patient intra et extra-hospitalier. C'est d’abord la meilleure logique pour le patient, le bon soin au bon moment et au bon endroit. Le fait de partager la prise en charge du patient permet aux acteurs de mieux informer le patient, d'éviter les dysfonctionnements. Le paiement au parcours doit y être associé. Cela remettra du lien entre l'hôpital et la ville.
Faut-il parler de perte d'autorité du médecin ?
Elle recoupe l'évolution de la société. On venait à l'hôpital recueillir l'avis ultime. Aujourd'hui, les décisions sont partagées. L'autorité n'est plus individuelle mais collective. C'est sain. Elle est moins visible individuellement mais plus intégrée à un système de prise en charge qui introduit l'innovation, la recherche clinique.
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