L E « toubib des tropiques », ainsi que le médecin-général Lapeyssonnie avait intitulé l'un de ses livres, est décédé le 26 avril à 85 ans. Infatigable militant de la lutte contre les maladies tropicales, il n'avait pas hésité à sortir de sa retraite bretonne, l'an dernier, pour alerter les pouvoirs publics sur la recrudescence de la trypanosomiase.
Une pathologie, la maladie du sommeil, qui était son ennemie depuis qu'il était parti en Afrique, en 1942, sur les traces de son maître Eugène Jamot, après des études à l'école de santé militaire à Lyon et à l'école du Pharo à Marseille. Dans les années vingt, avec des équipes mobiles comprenant des auxiliaires africains, Jamot était parvenu à enrayer l'épidémie qui sévissait en Afrique, mais, faute de surveillance, la trypanosomiase avait repris de la vigueur vers 1970.
« Coureur de brousse », créateur à Bobo-Dioulasso (aujourd'hui au Burkina) du Centre d'étude des trypanosomiases africaines, luttant aussi contre le choléra, Léon Lapeyssonnie travailla également au Vietnam et en Inde avant de mener, pour la France ou pour l'OMS, différentes missions en Afrique et de participer en 1975 à la grande opération de vaccination contre la méningite menée au Brésil à l'initiative de Charles Mérieux.
En 1995, avec deux autres « esprits frondeurs » (Jean Mouchet, de l'ORSTOM, et sœur Emmanuelle), il avait reçu la médaille d'or de la Société de pathologie exotique. Un hommage, parmi d'autres, à ce « french doctor » avant la lettre.
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