Des résultats cliniques et en IRM

Des cellules souches hématopoïétiques testées dans la SEP agressive

Publié le 25/03/2011
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EN 1995, avait été lancée une étude en ouvert pour étudier les effets d’une chimiothérapie immunosuppressive intense avec transplantation de cellules souches hématopoïétiques (TCSH) pour le traitement des scléroses en plaques (SEP) agressives qui ne répondaient pas au traitement standard. La tentative se fondait : premièrement sur des rapports ponctuels d’une TCSH dans une encéphalomyélite expérimentale auto-immune ; deuxièmement sur l’idée qu’une remise à niveau de la tolérance immunitaire pouvait être obtenue si on faisait une ablation totale du système immunitaire, puis un remplacement de celui-ci pas des cellules « vierges » (on peut s’attendre à ce que ces cellules vierges ne soient pas autoréactives) générées à partir d’une greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques purgées des cellules auto-immunes.

Cinq ans après la transplantation, les auteurs ont rapporté une probabilité de 80 % de survie sans progression chez 35 patients (suivi de 3 à 67 mois). De plus, un effet suppresseur très important était noté sur les lésions cérébrales caractéristiques de la SEP visibles à l’IRM ; mais la procédure était associée à une mortalité de 3 %.

Dans un nouveau rapport, quinze ans après le début de ce traitement « qui demeure discutable », les auteurs communiquent les résultats cliniques et à long terme, pour ces patients dont le suivi atteint alors 11 ans en moyenne (de 2 à 15 ans).

Survie sans progression.

Une survie sans progression est observée chez 44 % des patients ayant une maladie active et inflammatoire et chez 10 % de ceux qui ne sont pas dans ce cas (p = 0,01) ; le temps moyen mis pour la progression est respectivement dans les deux groupes de 11 ans et de 2 ans. Une amélioration clinique, évaluée à une échelle spécifique (EDSS ou Expanded Disability Status Scale), est observée dans 16 cas, et cette amélioration a duré en moyenne 2 ans. Chez 9 de ces patients, les scores à l’EDSS n’ont pas progressé au-dessus de la ligne de base. Deux patients sont décédés, à 2 mois et à 2,5 ans, de complications liées à la transplantation.

« La TCSH n’est pas un traitement destiné à la population générale des patients souffrant de SEP, mais il est à réserver aux SEP agressives, qui sont encore en phase inflammatoire de la maladie, ainsi qu’aux formes malignes ; dans ce cas, il peut sauver la vie du patient. »

Les lésions visibles par prise de contraste au gadolinium à l’IRM sont significativement réduites voire supprimées pendant un temps prolongé (p< 0,001).

La TCSH est-elle supérieure aux traitements conventionnels ? L’étude n’est pas faite pour apporter la réponse à cette question. Le European Group for Blood and Marrow Transplantation a rapporté des résultats similaires chez 178 patients de 45 centres, faisant souligner l’importance de la sélection des patients : jeunes, n’ayant pas un handicap trop important, ayant eu un diagnostic récent.

Neurology, n°76, 22 mars 2011, p. 1066-1070.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8931