Face au risque infectieux et inflammatoire

Des progrès qui n'excluent pas la vigilance

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Publié le 15/02/2018
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catacarte

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Crédit photo : PHANIE

« Aujourd'hui, l’échec n'est plus accepté après la chirurgie de la cataracte, une intervention très fréquemment réalisée chez des patients de plus en plus exigeants, souligne le Pr Bahram Bodaghi (Pitié-Salpêtrière), coordonnateur du département hospitalo-universitaire (DHU) « Vision et Handicaps ». Ces dernières années, nous avons développé une technicité importante avec notamment un recours aux implants premium (lire page précédente). Les patients ont des attentes très fortes, et il est normal de minimiser le plus possible les réactions inflammatoires et les infections ».

Céfuroxime par voie intracamérulaire

La grande majorité des patients opérés de la cataracte sont âgés et sans problème d’uvéite. « On a réalisé d'énormes progrès dans ce domaine avec l’utilisation d’antibiotiques, notamment de céfuroxime par voie intracamérulaire en fin d’intervention. Cela a permis de diviser pratiquement par quatre le nombre d’endophtalmies, qui reste une complication très grave de cette chirurgie : le patient peut risquer la cécité totale », indique le Pr Bodaghi. Il faudra toutefois rester vigilant aux formes tardives. « Avec la voie intracamérulaire, il peut y avoir des formes échappant à la prophylaxie, notamment quand les incisions ne sont pas étanches. Tout patient qui, trois semaines après la chirurgie, se plaint d'un œil rouge et douloureux retardé, doit être examiné en urgence ».

Malgré de très récentes données de littérature, le débat persiste autour du traitement postopératoire visant à réduire les risques d’inflammation postopératoire chez les patients sans antécédent particulier, ou ceux atteints de diabète, de membrane épirétinienne, ou d'antécédents d'occlusion veineuse rétinienne. « Faut-il donner des corticoïdes topiques, avec des antibiotiques et/ou des AINS ? Au nom du principe de précaution, il est préférable aujourd’hui d'associer les deux stratégies, ce qui permet de limiter les risques d’œdème maculaire et de syndrome d’Irvine Gass », indique le Pr Bodaghi.

Entretien avec le Pr Bahram Bodaghi (Pitié-Salpêtrière), coordinateur du DHU « Handicap et vision »

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste