Face au défi du vieillissement, les Français se montrent très pessimistes, à en croire un sondage* réalisé par Odoxa pour Orange HealthCare, la MNH, le groupe Ramsay, la chaire santé de Sciences po, le Figaro Santé et France Inter. 68 % d'entre eux jugent insatisfaisante la prise en charge du grand âge et de la perte d’autonomie en France (mais 82 % avouent ne pas bien en connaître les dispositifs) ; 65 % sont inquiets de leurs capacités actuelles ou futures à accéder aux services et aides disponibles ; et 56 % ont une mauvaise image des EHPAD. Pire, ils jugent à 84 % que ces établissements ne disposent pas de moyens suffisants.
Au cas où leurs capacités physiques se dégraderaient avec l'âge, 51 % des Français choisiraient plutôt d'adapter leur domicile pour continuer à y vivre, 34 % aimeraient alterner entre leur domicile et un établissement. Seuls 15 % choisiraient d'intégrer directement un établissement. En cas de déclin cognitif, 25 % choisiraient l'adaptation de leur domicile, 28 %, l'alternance, et 46 % la vie dans un établissement.
De leur côté, les médecins n'ont pas forcément une idée précise de la vision inquiète qu'ont leurs patients du grand âge et de la dépendance. Alors que 57 % des Français se sentent directement concernés par la prise en charge du grand âge et de la dépendance, leurs médecins sous-estiment cette préoccupation (selon eux, seuls 38 % des patients sont réellement concernés).
8,3 millions d'aidants
Les médecins n'ont pas non plus une idée très précise du nombre d'aidants en France. Alors que ces derniers sont 11 millions selon une étude de BVA de 2016, les praticiens évaluent leur nombre à seulement 3 millions. Les infirmiers semblent avoir une idée plus exacte des effectifs avec 9,4 millions d'aidants estimés.
Sévères, les Français jugent à 89 % que les politiques publiques ne sont pas adaptées aux défis du grand âge et de la perte d’autonomie. Ils sont 58 % à déplorer l'importance du reste à charge et 18 % le manque d'informations sur les aides existantes. Selon eux, les actions en faveur de la perte d’autonomie devraient relever d'abord de la solidarité nationale (49 %), puis de l'assurance volontaire (24 %). Ils sont 66 % à souhaiter la création d’un cinquième risque dédié au financement public de la prise en charge de la dépendance.
* Enquête réalisée en juin 2017 auprès d'un échantillon représentatif de 1 002 personnes (méthode des quotas – 328 aidants familiaux, 437 médecins, 406 infirmiers et 219 directeurs d'hôpitaux et d'EHPAD).
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