Diabète : un nouvel espoir pour les transplantations d'îlots producteurs d'insuline

Publié le 26/04/2001
Article réservé aux abonnés

L ES cellules souches, il faut le rappeler, ont la propriété de s'autorenouveler et de se différencier en de nombreux types cellulaires trouvés dans l'organisme. Elles sont trouvées chez l'adulte et le tissu fœtal, mais les cellules souches qui peuvent se développer vers le plus grand éventail de cellules sont dérivées du stade précoce de l'embryon mammifère et sont appelées cellules souches embryonnaires.

De telles cellules souches embryonnaires ont été isolées chez l'homme et, depuis, il y a débat sur les questions éthiques soulevées par l'utilisation des cellules souches embryonnaires humaines ; des questions éthiques qui sont mises en balance avec les bénéfices cliniques potentiels dans le traitement des maladies par transplantation cellulaire ou tissulaire.
Le diabète vient en tête de liste des maladies qui pourraient bénéficier de la thérapie par transplantation cellulaire. Des chercheurs ont rapporté des résultats prometteurs en transplantant des cellules pancréatiques de cadavres à des patients diabétiques, ce qui permet maintenant à une poignée d'heureux élus d'arrêter indéfiniment les injections d'insuline. Il reste toutefois le problème de rejet et le problème de la demande, qui dépasse de loin ce que peut fournir la source cadavérique. Ainsi, une source illimitée de cellules qui pourraient produire de l'insuline en réponse aux signaux de l'organisme serait extrêmement bienvenue.
Une équipe dirigée par le Dr Ron McKay (NINDS, NIH, Bethesda) montre maintenant que des cellules souches embryonnaires de souris peuvent être induites à se différencier efficacement en cellules productrices d'insuline (cellules bêta), et dans les trois autres types de cellules endocrines du pancréas qui sécrètent le glucagon (cellules alpha), la somatostatine (cellules delta) et le polypeptide pancréatique (cellules PP). De plus, ces cellules s'assemblent elles-mêmes pour former des structures tridimensionnelles qui ressemblent aux îlots pancréatiques normaux, dans lesquels les cellules pancréatiques sont en étroite association avec les neurones.

Libération d'insuline sous l'effet du glucose

Le glucose déclenche la libération d'insuline de ces groupements cellulaires par des mécanismes similaires à ceux employés in vivo. Lorsque les chercheurs ont injecté ces cellules à des souris diabétiques, les cellules productrices d'insuline deviennent rapidement vascularisées et maintiennent une organisation regroupée en îlots.
« Le système de différenciation décrit ici pourrait procurer une source d'îlots pancréatiques fonctionnels pour le traitement du diabète », affirment les chercheurs du NIH.

Sciencexpress, www.sciencexpress.org, 26 avril 2001.

Dr V. N.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6907