Dispositifs médicaux : les start-ups françaises veulent lever les obstacles

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Publié le 31/05/2017
snitem dispositif médical

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Crédit photo : SNITEM

À l'initiative du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM), la troisième journée des start-ups innovantes du dispositif médical (DM) a battu son plein ce mercredi, à Paris, avec plus de 600 personnes.

Placée sous le signe des échanges, ce rendez-vous permet aux jeunes pousses du secteur de tisser des liens avec les industriels. Au programme : des sessions pédagogiques pour lancer une start-up, des « pitch » de jeunes entrepreneurs, des tables rondes…

Réglementation étouffante

Stéphane Regnault, président du SNITEM, a rappelé que l'innovation dans les DM exige un travail en symbiose (entrepreneurs, partenaires, financeurs…) et une forte dose de motivation. De fait, les obstacles ne manquent pas dans la vie d'un produit en commençant par les contraintes réglementaires « devenues compliquées et imprévisibles ». Il est temps de « mettre en place un environnement favorable aux patients et à l'innovation permettant de créer de vrais business plans », résume-t-il.

Le mot « réglementation » n'a pas cessé d'être prononcé par les acteurs du dispositif médical. L'idée est d'anticiper les contraintes (études, certification, marquage, etc.). « Une start-up souhaitant se développer doit prendre en compte le réglementaire car il est évolutif. Cela permettra d'assurer une base pour se déployer en France et à l'étranger », insiste Pascale Cousin, directrice des affaires technico-réglementaires au SNITEM. « Une personne [de la start-up] doit être garante de la réglementation », complète Nicolas Thévenet, directeur des dispositifs médicaux de diagnostics et des plateaux techniques à l'ANSM.

Financer le risque

Pour Stéphane Piat, directeur général de Carmat, « l'innovation repousse les limites, il n'y a pas d'études et pas de comparateurs », surtout lorsque le dispositif est une innovation de rupture. Hélas, explique-t-il, la France ne pèse pas dans le marché mondial du dispositif médical, cannibalisé par les États-Unis. « La FDA (Food and Drug administration) a changé son fusil d'épaule il y a cinq ans », en apportant plus de souplesse aux démarches exigées. Cette puissante administration américaine agit comme un partenaire auprès des jeunes entreprises.

Des filières spécifiques de formation ont fleuri, créant un écosystème favorable. « Chez Carmat, nous avons beaucoup de mal à recruter des talents en France », confie Stéphane Piat. Et la France « n'a pas eu de gros succès, les financeurs sont frileux ». Pour renverser la vapeur, Laurent Arthaud, président de BPI France, donne son conseil aux jeunes pousses. « Les investisseurs cherchent des gens convaincants. Faites-nous rêver ! ».


Source : lequotidiendumedecin.fr