Le laboratoire UCB Pharma a été condamné ce jeudi à verser 595 000 euros de dommages et intérêts à un polyhandicapé et à plusieurs membres de sa famille. Le tribunal de Nanterre a estimé que l'exposition in utero de sa mère au Distilbène était la cause indirecte de ses lésions neurologiques.
« Le lien de causalité, indirect mais certain, entre l'infirmité motrice d'origine cérébrale et l'exposition au Distilbène », qui a provoqué la rupture prématurée de la poche utérine et la prématurité, « conduit à retenir la responsabilité de la société UCB Pharma, en dehors de toute autre cause retrouvée », ont conclu les magistrats du tribunal de grande instance dans leur décision.
Le laboratoire, qui ne commercialise plus le Distilbène depuis 1983, contestait le lien entre l'exposition in utero de la mère à l'hormone de synthèse et les pathologies de son fils, arguant notamment de « la complexité des causes possibles du handicap », lors de l'audience du 30 juin.
C'est la quatrième fois que la justice française reconnaît la responsabilité du Distilbène dans des pathologies survenues sur des petits-enfants de patientes ayant pris du Distilbène, après une jurisprudence élaborée en 2011 par la cour d'appel de Versailles.
Le Distilbène, aujourd'hui commercialisé par les laboratoires Gerda, est encore prescrit aujourd'hui à des patients souffrant de cancers de la prostate.
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