Edito / Pas d’autonomie sans mouvement

Publié le 08/11/2010
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La 85e Réunion annuelle de la SOFCOT revêt cette année une importance toute particulière puisqu’elle vient couronner l’année du mouvement, une année que nous avons voulu encore plus importante pour notre discipline. En effet, cette année du mouvement avait pour but de mettre en avant notre spécialité de chirurgie orthopédique et traumatologique afin de mieux la faire connaître du grand public, des médias mais également des médecins. Dans cet objectif, nous avons organisé différentes manifestations concernant le mouvement, tout au long de l’année 2010 avec deux points d’orgue : une séance à l’Académie de Médecine le 9 juin et la fête nationale du mouvement le 16 juin qui a vu se dérouler, dans différentes villes de France, différentes manifestations scientifiques et sportives allant des consultations gratuites en passant par des visites de laboratoires de la marche, un match de football ou une descente de canoë-kayak. En effet, le mouvement est à la base de notre spécialité et il n’y a pas d’autonomie sans mouvement.

Le congrès de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique est la manifestation francophone la plus importante au monde puisqu’elle réunit plus de 4 000 participants venant faire le point sur différentes techniques, leurs résultats ainsi que les différentes pathologies que les chirurgiens orthopédistes ont à traiter. Nous avons mis l’accent dans le programme de ce congrès sur cette notion d’autonomie et de mouvement en organisant des tables rondes montrant ce que nos patients qui, chaque année passent par nos cabinets, peuvent attendre comme résultats. Notre but est également de démontrer que le chirurgien orthopédiste n’est pas seulement un chirurgien mais est également le conseiller concernant la pathologie orthopédique et sportive, ainsi que la pathologie traumatique, puisque seulement 1,5 million de personnes sont opérées alors que nous voyons chaque année plus de 6 millions de patients, soit 10 % de la population française (soit un consultant sur quatre).

Ce congrès qui dure, chaque année, cinq jours, avec 80 % d’orthopédistes français, est organisé en différentes séquences. Conférence d’enseignement dont vous retrouverez les aspects principaux dans les colonnes de ce numéro spécial du Quotidien du Médecin, un certain nombre de tables rondes, de « Quoi de neuf ? » notamment une table ronde sur « sport et prothèses » car nos patients sont de plus en plus demandeurs d’activité après mise en place d’arthroplastie totale, qu’il s’agisse d’arthroplastie du genou, de la hanche ou d’autres articulations comme l’épaule, la cheville et la main.

Une table ronde spéciale s’interrogera sur l’évolution du genou après une prothèse totale. En effet, une « trop mauvaise réputation » plane encore sur les résultats des prothèses du genou alors que ce n’est absolument pas justifié et que nos résultats sont équivalents à ceux des prothèses totales de hanche, leur longévité étant également comparable. Un certain nombre de patients retrouvent un genou absolument normal après une arthroplastie de cette articulation avec ces différents aspects d’arthroplastie, unicompartimentale, ou tricompartimentale.

Un « Quoi de neuf en rhumatologie ? » permettra de faire le point sur les nouvelles molécules qui, aujourd’hui redonnent de l’autonomie aux patients, qu’il s’agisse de problèmes de consolidation osseuse, d’ostéoporose ou de pathologie inflammatoire telle la polyarthrite rhumatoïde. La journée des spécialités du mercredi permet aux praticiens qui sont, pour la plupart sur-spécialisés de faire le point sur les techniques les plus pointues de notre spécialité sans oublier les tables rondes concernant l’organisation de notre profession, notamment la journée de gestion des risques du vendredi qui regroupe près de deux mille chirurgiens orthopédistes. Nous devons rappeler que notre spécialité a été la première à organiser la gestion des risques en chirurgie et a été le premier organisme agréé de gestion des risques, cela afin, bien évidemment, de limiter le nombre d’événements indésirables graves.

Une table ronde essayera de faire le point sur la géronto-traumatologie. En effet, il y a de plus en plus de personnes âgées et nous pensons que la traumatologie du sujet âgé devient une véritable spécialité à part entière tant sur le plan des soins que de l’organisation matérielle et administrative. Nous espérons qu’elle nous permettra de répondre ou tout au moins de jeter les bases d’une nouvelle discipline que nous allons appeler géronto-traumatologie de façon à appréhender une partie de cette activité et de mieux l’organiser dans les établissements publics, privés et en collaboration avec les soins de suite et les EHPAD.

N’oublions pas que ce congrès de la SOFCOT est également un lieu de formation pour le personnel des blocs opératoires avec la journée des IBODES (infirmiers du bloc opératoire) et celle des kinésithérapeutes.

Enfin, un très grand nombre de communications sont présentées par les différentes équipes hospitalières publiques ou privées, le plus souvent à parts égales sans oublier les événements internationaux puisque nous avons organisé une table ronde avec la Société Internationale de Chirurgie Orthopédique sur les problèmes du rachis et notamment la traumatologie rachidienne et les prothèses discales pour lesquelles il est nécessaire de faire un point précis et un forum organisé avec les sociétés européennes de chirurgie orthopédique et traumatologique sur « sport et prothèses ».

Vous pourrez aussi apprécier à la lecture de ce numéro spécial du congrès le contenu et les différents aspects de notre spécialité. Nous espérons qu’il vous permettra de faire le point et d’avoir des réponses sur un certain nombre de questions que vous pouvez vous poser…

Bonne lecture.

Dr JACQUES CATON Président de l’AOT

Source : Congrès Hebdo