Les Rencontres de la santé 2015, avec le soutien institutionnel de Bayer

Encore du chemin à parcourir dans la prévention des AVC

Publié le 10/12/2015
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Près de 150 000 personnes sont touchées par un AVC par an en France, une toutes les 4 minutes, dont un quart a moins de 65 ans. Ces chiffres posent d’emblée un tableau d’une extrême gravité pour ce problème de santé publique, qui va aller en augmentant dans les prochaines années.

« Il s’agit là d’une véritable épidémie », de l’aveu même du Pr Jean-Claude Deharo, chef du service de cardiologie, à l’Hôpital de la Timone à Marseille, en préambule à la rencontre organisée par Décision Santé et le groupe Bayer, autour des « Nouveaux regards sur les parcours de santé des patients cardio et neuro-vasculaires ». Le plan national AVC 2010-2014 a permis de structurer une offre de soins rapides et adaptés à l’urgence pour une personne suspectée de faire un AVC, dans des unités neuro vasculaires spécialisées, ce qui permet de limiter les séquelles dans le cerveau non oxygéné pendant quelques minutes. Mais force est de constater que ces progrès en phase aiguë par thrombolyse ou thrombectomie ne suffisent pas et que l’accent doit être mis sur la prévention. « Il existe des facteurs de risque pour des personnes de faire un AVC sur lesquels nous pouvons agir dans 60 à 80 % des cas, assure le professeur Deharo. La prévention est efficace pour éviter le premier épisode et souvent pour éviter la récidive, surtout après un accident ischémique transitoire. »

« Le travail qui reste à faire est colossal »

Des messages grand public sont régulièrement relayés notamment dans la journée mondiale de l’AVC du 29 octobre pour lutter contre les facteurs de risque que sont l’hypertension artérielle, le tabac, l’obésité abdominale, une mauvaise alimentation et le manque d’activité physique régulière. Mais d’autres axes de prévention sont privilégiés aussi par les cardiologues comme le dépistage de la fibrillation atriale également appelée fibrillation auriculaire. « C’est une mesure de prévention à très grande échelle, qui peut être une prévention grand public, confirme le cardiologue Maxime Guenoun. Il s’agit aussi d’une prévention primaire. Une fois que l’on a dépisté cette fibrillation atriale, on peut prévenir les complications et empêcher le caillot de se former par une approche médicamenteuse. » Des programmes de dépistage de la fibrillation auriculaire ont été lancés sur 16 sites en France auprès de 600 médecins généralistes avec des mesures assez simples (la prise du pouls par exemple, etc). « Mais l’on constate encore que 40 % des patients qui devraient être traités avec des anti coagulants extrêmement efficaces, ne le sont pas. L’enjeu de bien traiter ces patients, c’est de sauver 100 000 patients par an d’un accident vasculaire cérébral. Le travail qui reste à faire est colossal et concerne toute la chaîne des soignants. », poursuit le Dr Guenoun. À condition toutefois que le patient soit aussi acteur dans sa prise de traitement « sinon ça ne fonctionne pas », poursuit-il. C’est là tout l’intérêt de l’éducation thérapeutique, en prévention primaire et secondaire, quand il s’agit d’éviter la récidive. « Il faut informer le patient mais aussi les aidants, expliquer ce qu’est un AVC et ce que sont les risques vasculaires, dès la phase aiguë, souligne le Dr Marie Hélène Mahagne, responsable de l’unité neurovasculaire de Nice. Et poursuivre avec des programmes d’aide aux aidants. » Les campagnes d’information sur l’AVC doivent prendre en compte tous ces paramètres.

De notre correspondante, Hélène Foxonet
AVC

Source : Le Quotidien du Médecin: 9457