Diagnostics
« On a vu arriver le scanner, le Doppler, l’échographie, l’angioplastie, l’IRM, les marqueurs, le pet scanner… Mais comment faisions-nous pour faire des diagnostics ? »
Dr Bernard Rigeade, Sorgues (84)
Libre arbitre
« Le médecin d’Hippocrate a progressivement perdu son libre arbitre. Sous couvert de progrès technologiques, les technocrates ont imposé les règles du marché économique. Les politiques ont réussi à réduire l’art médical a une offre de soins mercantile et une prestation encadrée et à réduire les médecins en acteurs de soins sous tutelle, corvéables à merci, n'ayant le titre de libéraux que pour les astreintes et les taxations fiscales..!»
Dr Gilles Brunot, Le Mans (72)
Et la clinique ?
« La technique médicale prend le pas sur l'examen clinique, quel dommage ! L'examen clinique demeure un instant privilégié pour connaître le patient. Je reste persuadé que deux patients ayant la même pathologie, ne se traitent pas tout à fait de la même façon. Mais il faut prendre le temps… et le temps mérite rémunération. Pourquoi en sommes-nous arrivés à autant de contrôles , d'interdictions, de règlements, d'administratif ? La maladie est la même aujourd'hui qu’hier, mais on sait la détecter mieux et la traiter mieux aussi. Mais au départ et à l'arrivée, ce n'est pas un ordinateur qui sélectionne des cases mais toujours un individu qui doit réfléchir ; donc donnons lui le temps et les moyens. »
René Brugnon, Dienville (10)
Mentalités
« La technologie médicale a fait un bon en avant pendant ces 40 dernières années mais l'évolution des mentalités dans le corps médical a du mal à évoluer ; nous le voyons dans l'enseignement de la médecine générale mais aussi dans la faculté à travailler en coopération et en coordination. Nous n'avons pas, non plus, pris le virage de la médecine préventive qui serait une évolution majeure de notre métier. Mais je pense que les futures générations vont bouleverser notre métier. »
Dr Christian de Gaye, Mauléon Soule (64)
Ma plus belle histoire d’amour
« L'histoire d'amour entre un médecin et son patient est très contrariée par l'apparition d'un consumérisme lié à la déresponsabilisation des patients et par la transformation du médecin en poteau indicateur des spécialistes à consulter et des imageries réclamées. Mais ça reste une histoire d'enthousiasme et d'amour ! »
Dr France Benzakein, Villiers-le-Bel (95)
Humanisme
« Perte de l'humanisme de la médecine à l'image de la société… Nous nous sommes battus pendant des années pour soigner un individu et nous revenons de plus en plus au traitement de la maladie. La médecine doit rester un art et non une science… inexacte ! »
Dr Daniel Montgobert, Dhuizon (41)
Comme les curés…
« L’informatisation et la féminisation de notre profession sont les deux facteurs d’évolution majeurs. Le généraliste libéral va disparaître comme les curés et les cafetiers, au profit de fonctionnaires de santé. C’est triste mais inévitable vu le désir politique, à droite comme à gauche, de faire contrôler les dépenses de santé par l’État.»
Dr Jean Colonna, Saint Just-en-Chaussée (60)
Finie la concurrence !
« Installé depuis 1981, je regrette que l'administration et les politiques aient cassé notre métier par des réformes et des contraintes dont les conséquences sont pires que les buts recherchés. Par contre je suis heureux de la démographie actuelle qui a fait disparaître l'esprit de concurrence entre confrères.
Généraliste homme, Le Havre (76)
Bonne chance aux jeunes !
« Je suis retraité depuis quatre ans et demi et très heureux de l'être ! L'administratif a gagné tellement de terrain. L'esprit confraternel et le dévouement ont chuté de façon proportionnelle à la considération et au respect que les patients nous accordaient il y a 40 ans. Bonne chance à nos jeunes confrères qui ne jurent que par la médecine de groupe et la technique !»
Généraliste homme (15)
Génération « Y »
« Les 60 H et plus/semaine des généralistes des années 70 + les gardes de WE (sans SAMU à l'époque) sont massivement rejetés par la génération "Y"; la disparition de cette "disponibilité" aux patients s'est traduite par une moindre reconnaissance de ceux-ci envers le généraliste!
Dr François-Xavier LEY, Mulhouse (68)
Heureux d’arrêter
« La médecine libérale est morte vive la médecine contrôlée par la CPAM, l'ARS… Je suis heureux d'arrêter, fin 2015, cette magnifique profession de médecin de campagne exercée pendant 40 ans et souhaite bon vent à mes confrères, tout particulièrement les rares jeunes qui décident encore de franchir le pas.
Dr Jacques Muller, Marlenheim (67)
Parité
Problème actuel : féminisation de la profession, 7 à 8 femmes sur 10 installations depuis 15 ans alors qu'un équilibre 50-50 résoudrait les problèmes de la médecine. Recette pour obtenir 50-50, il faut changer le mode de concours en fin de 1re année avec plus d’épreuves de synthèses qui devraient rééquilibrer la parité homme-femme…
Généraliste homme (71)
Positif
« Installé depuis mai 1981, je travaille beaucoup moins longtemps et je gagne plus. Les gardes sont infiniment moins fréquentes et infiniment moins pénibles grâce à la régulation par le 15. Nous disposons de médicaments extraordinaires pour faire face à presque toutes les situations.»
Dr Renzo Palmonari, Vizille (38)
Performants ?
« De moins en moins de respect pour la médecine générale, l'utilisation par les patients d'internet nous obligeant à être de plus en plus performants. »
Généraliste homme, Digne (04)
Attachement
« Tout est devenu plus lourd, plus complexe, plus chronophage pour les médecins généralistes. Il a fallu en baver pour se créer sa patientèle et maintenant ça va être dur de s'en détacher ; pas trop pour moi, je pense, mais pour eux : ils me le disent tous les jours.»
Dr Bernard Girod, Oyonnax (01)
Gate keeper
« L’hyperspécialisation, la judiciarisation, les 35 heures, la féminisation, ont complètement bouleversé la médecine générale en supprimant des pans entiers de l'exercice et de la relation médecin patient, des médecins d'avant 75 qui deviennent de plus en plus des gate keeper et des administratifs… dommage ! »
Dr Yves Vigneau, Libourne (33)
Paperasse
« En dehors de l'informatisation, devenue indispensable, de l'organisation des gardes de nuit, qui nous a donnée des heures de sommeil en plus, de la baisse évidente des visites à domicile, et de la multiplication des groupes médicaux, la pratique était bien plus simple il y a 40 ans, quand je me suis installé, sans toute cette paperasserie chronophage. Et il vaut mieux ne pas parler des revenus… »
H, 68 ans 27
Dégradation
« Quelle dégradation de la profession! Quand les médecins auront disparu, qui soignera les administrateurs de la Sécu quand ils seront malades? »
Dr Roger Vernier, 69 ans, 13011
Nostalgie
« Ce métier fut un vrai bonheur mais une sorte d'esclavage pour moi et aussi ma famille. Ne parlons pas des honoraires ridicules des MG secteur 1 ce qui va dissuader la nouvelle génération de s'installer et ouvrir grand la porte à une médecine salariée qui se profilait depuis longtemps. Un peu de nostalgie c'est tout ce qui nous restera. »
Dr Alain Marcaillou, 68 ans, 06000
Frilosité
« Les évolutions vers la qualité sont trop lentes et les MG trop frileux. »
Dr Bernard Bros, 72 ans, 31390
33 ans
« 1975, deuxième année de médecine… 2015, 33 ans de médecine de terrain… J'apprécie toujours les patients et nos vies mêlées mais plus du tout comment cela évolue. »
Dr Michel Bouchilloux , 59 ans, 40280
Quelle aventure !
Beaucoup de visites, de gardes dimanches et nuits complètes, conjointe collaboratrice, non payée mais unie, les enfants vus seulement pendant les congés non payés, et entre deux patients (devenus grands, ils s’en sont plaints!). Les 40 ans d'exercice à ce rythme ont passé vite. Bémol, les revenus à la retraite sont divisés par 3,2 (la conjointe n'a pas de retraite) mais cette situation n'existera plus, je pense, chez les nouveaux. Une belle aventure en couple à l'écoute des patients. Mais c'était avant, maintenant c'est autrement, sans jugement de valeur.
Généraliste homme, (18)
Costume
« Moi j'ai débuté en costume 3 pièces, je n’ai abandonné la cravate que dans les années 2000 avec un nouvel et jeune associé en jeans et T-shirt.
Généraliste homme, (80)
IJ
« Généraliste accoucheur au début de ma pratique tout juste capable de délivrer un arrêt de travail en fin de carrière… Heureusement, il reste l’écoute et les patients. »
Dr Jacques Bouguen, 66 ans, Clohars-Carnoet (29)
Pouvoir d’achat…
« J’ai noté 5 quelques évolutions, car elles ont eu un gros impact sur notre vie professionnelle, mais si l'impact est parfois positif, il est souvent négatif, en particulier les génériques, le déclin de la visite médicale. L'évolution majeure de ces 40 ans est surtout une grosse impression de perte de notre liberté, ainsi qu'une perte de notre pouvoir d'achat… »
Dr Isabelle X (54)
Abattage
« De plus en plus de perte de temps en administratif, de moins en moins de temps médical. Disparition de la clinique "bouffée" par l'informatique… et le manque de temps. Honoraires ridicules qui n'ont pas suivi de cout de la vie. Nécessité de faire de l'abattage pour survivre malgré la difficulté croissante du métier et l'exigence toujours croissante de la part des patients qui ne le sont plus. Disparition totale de la notoriété et absence totale de reconnaissance de la part de nos dirigeants. Le médecin reste corvéable à merci et reste le seul a prendre de lourdes responsabilités pour tout et n'importe quoi, il fait maintenant partie des classes très moyennes…La médecine reste un beau métier mais peu rentable en regard des efforts consentis. Il nous reste la foi, à défaut de la richesse…
Généraliste homme, Offemont (90)
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