En provenance d'Afrique majoritairement (85 à 90 % des cas), le paludisme d'importation touche principalement les migrants (2/3 des cas) dont 15 % d'enfants. « Toute fièvre au retour d'un voyage en zone d'endémie palustre doit être considérée jusqu'à preuve du contraire en relation avec un paludisme », rappelle le Pr François Bricaire (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris). Un bilan biologique comprenant un frottis goutte épaisse, des hémocultures, une NFS et une parasitologie des selles doit donc être demandé. Le dosage de la glycémie, de la créatinémie et la recherche d'une acidose métabolique sont également indispensables afin de rechercher des signes de gravité. Ces signes tant biologiques que cliniques (défaillance neurologique, convulsions répétées, défaillance respiratoire ou cardio-circulatoire, hémorragie, hyperglycémie, insuffisance rénale, acidose...) imposent l'hospitalisation. En l'absence de signes de gravité, la prise en charge ambulatoire est possible si le patient n'a pas de facteurs de risques associés, ne vomit pas et est capable de comprendre son traitement et de le suivre.
Bénéfice en mortalité
Traitement de référence pendant de nombreuses décennies dans le traitement de l'accès palustre, la quinine n’est plus aussi efficace. « Désormais, les associations à base de dérivés d'artésimine sont reconnues par l'OMS comme l'antipaludique le plus efficace, sauf chez la femme enceinte chez laquelle elles sont contre-indiquées », précise le Pr Bricaire. Dans l'essai SEAQUAMAT, une réduction significative de mortalité (34,7 %) a été retrouvée. Combinaison thérapeutique à base d'Artemisine et de piperaquine tétraphosphate, Eurartesim, a récemment obtenu une AMM pour le traitement du paludisme non compliqué dû à P.falciparum. Généralement bien toléré, Eurartesim est administré une fois par jour pendant trois jours à jeun.
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