Faut-il se méfier des protections ?

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Publié le 29/10/2018
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Choc toxique staphylococcique menstruel (CTS-M). Depuis les années 1980, les tampons ont été identifiés comme pouvant être responsables de ce syndrome gravissime, en particulier ceux, superabsorbants, de la marque Rely, qui avaient été responsables d’une augmentation des cas. Depuis, aux États-Unis, les tampons sont obligatoirement classés selon leur degré d’absorption, et la déclaration des cas de CTS-M est obligatoire (l’incidence en est de 14/100 000 chez les femmes de 13 à 24 ans).

En France, la déclaration (à faire auprès du Centre national de référence des staphylocoques) repose sur le volontariat. Dix-neuf cas ont été enregistrés en 2016, contre 22 en 2014 et cinq en 2004 – des chiffres probablement sous-estimés. Un décès a été classé en 2013.

Le processus physiopathologique est double. Côté vaginal, le portage du staphylocoque doré (SA) est de 5 % et augmente pendant les règles, jusqu’à 20 %. Les tampons, eux, sont responsables d’une altération de la muqueuse vaginale au niveau de leur zone d’appui. C’est alors que va se produire le passage de la toxine TSST-1 sécrétée par les SA.

Il est impératif d’informer les adolescentes de ce risque. Il faut leur conseiller d’utiliser des tampons adaptés à leur flux menstruel – en évitant les superabsorbants s’ils ne sont pas nécessaires –, de les changer toutes les 4 à 6 heures le jour, et de ne pas les garder plus de huit heures la nuit.

Coupe menstruelle

La coupe menstruelle (cup) n’a pas fait disparaître le CTS-M. Néanmoins, un seul cas a été rapporté, lié à la présence d’une ulcération vaginale provoquée par sa pose chez une jeune femme, en 2015. En juin 2018, une publication de l’American Society For Microbiology a semé le doute en incriminant les cups de favoriser la prolifération des staphylocoques. En l’attente de preuves, on conseillera, comme pour les tampons, de vider les cups toutes les 6 heures.

Communication de Dr Daniel Raudrant (Lyon) au symposium Besins Healthcare

Dr L. M.-S.

Source : Le Quotidien du médecin: 9698