L'hypertonie oculaire isolée constitue un facteur de risque majeur et modifiable de glaucome, mais il persiste une controverse autour de l’intérêt de traiter l’hypertonie oculaire à titre préventif. Son traitement passe par des collyres à base de diurétiques et de bêta-bloquants. Mais faut-il forcément traiter tous les patients hypertones ? C'est à cette question qu'ont tenté de répondre les Drs Alain Bron (CHU de Dijon) et Philippe Denis (CHU de Lyon et président de la SFO). Le débat sur ce sujet a commencé avec l'Ocular hypertension treatment study (OHTS), qui a porté entre 1994 et 1996 sur 1636 patients avec hypertonie oculaire, et dont la moitié ont été traités pour cette hypertonie, l'autre non. Parmi les patients traités, 4,4% ont développé à 5 ans un glaucome contre 9,5% dans le groupe non traité. Cependant, comme l'a souligné le Dr Bron, « tous les patients hypertones n’ont pas le même risque d'évoluer vers un glaucome, et il faut prendre en compte d'autres facteurs prédictifs comme l'âge et l'épaisseur cornéenne ».
Il faut bien sûr considérer le bénéfice visuel mais aussi l'efficacité des collyres, les coûts et les effets indésirables des traitements. « Le risque de progression est lent et il n'est pas possible de prédire l'évolution du glaucome à un niveau donné de pression intraoculaire » a poursuivi le Dr Denis. Néanmoins, « quand le champ visuel commence à être amputé, la moitié des fibres optiques sont lésées » a averti le Dr Bernard.
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