Cas d'usage

FEops, comment choisir la prothèse cardiaque adéquate

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Publié le 05/07/2022
La start-up belge FEops a noué un partenariat avec l'Institut cardio-vasculaire Paris Sud à Massy. Objectif : créer un jumeau numérique du patient et des endoprothèses afin de sélectionner celle qui lui convient le mieux. Détails du programme.
Matthieu de Beule, cofondateur de FEops

Matthieu de Beule, cofondateur de FEops
Crédit photo : DR

L'implantation d'une endoprothèse cardiaque n'est pas une sinécure. La moyenne nationale d'utilisation est de 14 prothèses pour 10 patients. Comment réduire le risque d'erreurs ? Un partenariat entre la start-up belge FEops et l'Institut cardio-vasculaire Paris Sud (Massy) permet à des patients victimes de troubles du rythme cardiaque d'être pris en charge de façon optimale. L'équipe de modélisateurs de Feops analyse des scanners de l'oreillette du patient avant intervention, transforment ces données anatomiques en jumeaux numériques. L'Institut Paris Sud est leur site expérimental. « Il est très difficile de connaître la bonne taille de prothèse. Notre logiciel permet d'éviter ces allers et retours dans le patient qui peuvent lui être délétère », souligne Matthieu De Beule, cofondateur de la société FEops, soutenue par Dassault Systèmes dans le cadre du projet Living Heart. Selon le Dr Philippe Garot, cardiologue interventionnel qui collabore avec FEops, « il faut utiliser des prothèses de taille différentes pour les adapter sur des appendices différents (ailes de poulet, cactus...) afin d'être en mesure de fermer correctement l'auricule sans risquer de fuite qui serait à terme grave pour le patient ».

5 500 euros la prothèse cardiaque

Selon lui, l'erreur dans le choix de la prothèse a des conséquences fâcheuses : d'un point de vue médico-économique, chacune, une fois implantée coûte  5 500 euros. Parvenir à éviter des erreurs d'implantation permet de réaliser des économies substantielles. Autre inconvénient, si l'endoprothèse est trop petite, elle risque de se déloger et de migrer. Si elle est trop grosse, la fermeture de l'auricule devient impossible. « La prothèse doit être comprimée, stable, obstructive. D'où l'apport fondamental de l'imagerie et du scanner augmentée par le système FEops. » Ce dispositif permet aussi par un code couleur de montrer l'adhérence de la prothèse à la paroi.

Cloud facilitateur

Quels sont les avantages de la plateforme FEops ? Elle se trouve dans le cloud, ce qui permet d'intégrer d'autres technologies en IA afin de réaliser des analyses supplémentaires. Concernant l'impression 3D, elle ne constitue pas systématiquement un apport fondamental. Selon le Dr Garot, une fois que l'oreillette du patient est imprimée, on voit tout de suite dans la vraie vie comment la prothèse s'adapte ou pas à elle. Pour autant, « cela n'est pas certain qu'on travaille avec, le modèle abstrait informatique étant aussi performant ». L'impression 3D serait donc plus un outil pour former les médecins que pour les assister.

Etude clinique en cours

Comment savoir si ce dispositif est efficace et permet d'éviter des erreurs médicales et de réduire le temps d'opération ? Une étude clinique (PREDICT-LAA) sur 200 patients a été lancée il y a quelques mois et sera publiée en septembre prochain lors du congrès américain TCT de Boston* qui aura lieu du 16 au 19 septembre prochain. Selon le Dr Garot, pour l'instant « aucune étude clinique n'a démontré le bénéfice de ce type d'outil en médecine cardiologique ».

 

* Transcatheter Cardiovascular Therapeutics.


Source : Décision Santé