Le premier roman d’un interniste

Fiction et expérience médicale mêlées

Publié le 15/12/2008
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DE NOTRE CORRESPONDANT

MÉDECIN GÉNÉRALISTE, veuf depuis peu, le narrateur du roman, « qui n’est pas moi, mais qui exerce la médecine comme moi », soigne Fleur, une jeune artiste peintre atteinte d’une hépatite C, avec laquelle il va vivre une immense histoire d’amour, au rythme de leur passion commune pour Verlaine et Virgile. « Le personnage de Fleur est la synthèse de centaines de patientes que j’ai connues, mais possède aussi sa vie propre, comme tout personnage de roman qui petit à petit s’impose à son auteur. »

Témoignant par son style de sa passion des belles lettres, le Dr Vetter a voulu aussi écrire une histoire heureuse, rayon de lumière dans un monde trop gris : « J’ai fait lire ce manuscrit à plusieurs amis, et ce sont eux qui m’ont poussé à le publier, en me disant que ce roman apportait de l’espoir, et qu’il fallait le faire connaître », avoue-t-il.

L’amour pour les malades.

Empreint d’art et de poésie, à la fois actuel et hors du temps, ce premier roman rappelle aussi que la relation médecin/malade est une relation d’amour, même si cet amour n’est bien sûr pas comparable à celui qui unit Fleur et son médecin. Néanmoins, explique l’auteur, « ma doctrine a toujours été d’aimer mes malades », et ce roman peut être vu aussi comme une allégorie de ce principe : c’est en aimant le malade, en s’en faisant un ami, que s’établira une vraie relation…

Loin d’être un médecin torturé par les doutes et les angoisses, et même s’il évoque au fil des pages le burn-out du praticien et le risque de se détruire pour le bien de ses patients, le narrateur va, au contraire, grandir et s’affirmer dans cette relation avec Fleur : comme lui mais pour d’autres raisons, elle a souffert dans sa vie antérieure, et leur rencontre prend aussi une dimension rédemptrice, teintée de spiritualité.

Les livres qui se finissent bien sont, de nos jours, suffisamment rares pour mériter d’être lus, surtout lorsqu’ils sont bien écrits : pour toutes ces raisons, le roman du Dr Vetter est un moment lumineux qui aide à réchauffer les cœurs.

› DENIS DURAND DE BOUSINGEN

Denis Vetter, « Fleur et la poésie », Editions Amalthée (Nantes, 2008), 290 pages, 18,50 euros.

Le Quotidien du Mdecin

Source : Le Quotidien du Médecin: 8481