EN 1790, VINCENT était aussi connu que David. Artiste talentueux, prix de Rome, pourquoi est-il resté dans l’oubli si longtemps, avant que Jean-Pierre Cuzin, ancien conservateur général du département des peintures du musée du Louvre, ne vienne le révéler ?
Genevois, brillant dessinateur, Grand Prix de Rome François-André Vincent représente un modèle de l’Académie Royale. Il choisit des sujets de l’histoire antique (Bélisaire, les Sabines), qui seront repris par David ; il innove avec ceux de l’histoire de France (« Molé et les factieux », « Vie d’Henri IV »), qui seront très appréciés sous la Restauration. Il se fait aussi préromantique, avec la figure de « la Mélancolie ». Grand portraitiste, il crée le genre du portrait-charge, caricaturant ses amis artistes, à Rome, puis ses collègues à l’Institut.
Il est tellement doué qu’il adapte son style à son sujet. Si bien que nombre de ses dessins et de ses peintures seront attribués à d’autres, Fragonard, Géricault et même Velázquez. Entre les deux mondes stylistiques opposés de Fragonard et de David, dans cette période de transition qui va du néoclassicisme au romantisme, et face à ces deux figures, il était difficile de s’imposer. Et l’histoire de l’art ne se construit qu’autour des grands noms.
La réhabilitation du peintre, fruit du travail de 40 ans de Jean-Pierre Cuzin, fait l’objet d’un catalogue raisonné aux Éditions Arthena, où tout le talent de l’auteur fait revivre l’artiste et son riche environnement.
Musée des Beaux-Arts de Tours (tél. 02.47.05.68.82, www.mba.tours.fr), tous les jours, sauf le mardi, de 9 heures à 12 h 45 et de 14 à 18 heures ; fermé le 25 décembre et le 1er janvier ; jusqu’au 19 janvier
Musée Fabre de Montpellier (museefabre.montpellier-agglo.com), du 8 février au 11 mai 2014.
Le musée Cognacq-Jay, à Paris (tél. 01.40.27.07.21, www.paris.fr), présentera une sélection de dessins de Vincent, du 26 mars au 30 juin 2014
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