C’est arrivé le 19 décembre 1852

Henry Conneau devient le médecin de Napoléon III

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Publié le 19/12/2015
Ephéméride

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Fils d’un receveur de la couronne du royaume d'Étrurie à Arezzo, Henri Conneau passa toute son enfance en Italie. Après des études de médecine à Florence en Italie de 1820 à 1827, il obtint le diplôme de docteur en chirurgie. Son diplôme en poche, il ouvrit un cabinet à Rome en 1828. Au cours des révolutions italiennes de 1830, il rencontra les deux fils de Louis Bonaparte, le prince Napoléon-Louis et Louis-Napoléon qui participaient activement à l'insurrection. Défaits, en 1831, par l'armée autrichienne, les membres de ce risorgimento durent quitter l'Italie en toute hâte pour sauver leur tête. Napoléon-Louis, Louis-Napoléon et Henri Conneau marchaient en tête des fugitifs. Le prince Napoléon-Louis, l'aîné, fut atteint par une balle au cours d'une embuscade en Romagne et mourut dans les bras du médecin, à Forli. Le futur Napoléon III faillit lui-même mourir à Ancône.
 

Emprisonné au fort de Ham avec Louis-Napoléon


En 1840, Conneau participa à la tentative de soulèvement de Louis-Napoléon à Boulogne-sur-Mer et fut emprisonné au fort de Ham pendant cinq ans. Le 26 mai 1846, le docteur Henri Conneau prit une grande part à l'évasion du prince Louis-Napoléon.

Après l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République dans la foulée de la révolution de 1848, Conneau devient le médecin attitré de Louis-Napoléon et obtint à cette occasion la naturalisation française. Il fut ensuite nommé médecin personnel du prince-président et chirurgien municipal de l'état-major de la garde nationale de Paris. Le 2 février 1849, il fut décoré la Légion d'honneur.

Le 19 décembre 1852 Conneau fut nommé premier médecin de la maison impériale de Napoléon III et devint l’un des personnages les plus influents de la maison civile de l'empereur qu'il accompagna dans tous ses déplacements et dans toutes les résidences impériales.

Elu député de la Somme en 1852, il siégea à l’Assemblée jusqu'à sa nomination au Sénat le 18 novembre 1867. Promu officier de la Légion d'honneur en 1853, il se maria la même année avec Juliette Pasqualini, petite nièce du comte, maréchal de France et ministre de la Marine Horace, François, Bastien Sébastiani della Porta. Au château de Compiègne, l'assistance remarqua vite que la petite madame Henri Conneau, qui était musicienne et chantait à ravir, était d’une grande familiarité avec l'empereur. Dans la nuit du 15 au 16 mars 1856 l'impératrice Eugénie, après un accouchement difficile, donna naissance au Prince impérial. Le docteur Conneau se hâta d'aller l'annoncer en plein congrès de Paris - qui avait rétabli la paix après la guerre de Crimée - l'heureuse nouvelle à Napoléon III. En 1856, le docteur Henri Conneau fut élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur et à la dignité de grand-officier de la Légion d'honneur le 7 août 1867. Le Dr Henri Conneau fut aussi médecin et chirurgien associé libre de l'Académie de médecine et directeur des dons et secours de l'empereur; il accéda, ensuite, à la fonction élective de conseiller général de la Porta d'Ampugnani, en Haute Corse.

Sachant que son médecin personnel n'avait ni biens ni fortune Napoléon III offrit un hôtel particulier avec jardin. Ce bâtiment haussmannien de trois étages est visible au no 6 de la rue Pierre Demours dans le XVIIe arrondissement.

Une mission auprès de Cavour


Henri Conneau fut aussi chargé par l'empereur Napoléon III d'une mission secrète auprès de Cavour. Les excellentes relations entretenues depuis l'insurrection de la Romagne avec le comte Francesco d'Arèse permirent à Henri Conneau de concrétiser l'entrevue fatidique de Plombières, en juillet 1858 et de jouer un rôle déterminant dans la préparation de la rencontre secrète de Napoléon III et du comte Cavour.

En captivité en Angleterre avec Napoléon III


Après la bataille de Sedan et la chute de l'Empire le 4 septembre 1870, Conneau accompagna Napoléon III en captivité à Wilhelmshöhe, puis en exil à Chislehurst en Angleterre où l'ex-empereur mourut le 9 janvier 1873. La dernière parole de Napoléon III fut à l'adresse d'Henri Conneau : « Conneau, étais-tu à Sedan ? ».

 


Henri Conneau rentra en France et fut reconduit, jusqu'à sa mort dans son mandat de conseiller général de la Porta d'Ampugnani en Corse, ville qu'il affectionnait particulièrement et où il décéda, en août 1877.
 


Source : lequotidiendumedecin.fr