Hommage au Professeur Olivier Meyer

Publié le 07/04/2015
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Tous ceux qui ont connu et côtoyé le Professeur Olivier Meyer gardent beaucoup de respect et d’admiration pour le médecin mais aussi pour l’homme. J’ai connu Olivier Meyer en 2007 et durant ces sept années nous avons noué des liens que je qualifierais d’amicaux.

Si je devais retenir quelques mots à propos d’Olivier Meyer ce serait ceux-ci :

-Rigueur : rigueur dans le travail, dans l’analyse critique d’un dossier, dans l’interprétation de résultats scientifiques de certains des projets du service dont nous discutions régulièrement, mais aussi rigueur avec lui-même, faisant preuve parfois même d’abnégation.

-Humilité : jamais je n’ai vu Olivier Meyer se mettre en avant sur telle ou telle publication ni sur ses capacités à faire tel ou tel diagnostic ou à choisir la bonne stratégie thérapeutique lors de nos nombreux staffs. C’était un homme d’une grande discrétion.

-Courage et ténacité : courage dans les terribles épreuves qu’il a su traverser sans jamais se plaindre Tous ceux qui l’ont connu de près ou de loin conviendront de ce courage qui force l’admiration.

-Curiosité : une grande curiosité animait Olivier Meyer, qualité essentielle à tout esprit scientifique. Tous les sujets l’intéressaient… Je garderai à l’esprit nos longues discussions sur des sujets aussi variés que la politique, Houellebecq (qu’il n’appréciait pas), ou encore la course à pied (qu’il pratiquait).

-Gentillesse : Enfin, si je devais retenir une qualité concernant les relations qu’avait su nouer Olivier Meyer avec ses patients, c’est la gentillesse. Ayant la lourde charge d’assurer la suite de ses consultations je puis assurer que ce mot revient régulièrement dans les propos de ses patients. Cette gentillesse je l’ai aussi vécue au quotidien, puisqu’Olivier Meyer m’a accueilli, guidé et accompagné dans la plupart de mes projets professionnels, toujours avec bienveillance.

-Humour : facette peut être moins connue du personnage, qui régulièrement passait la tête dans la porte de mon bureau, avec un air toujours sérieux, le nœud papillon vissé sur son col de chemise, pour venir me raconter une anecdote désopilante ou tout simplement une plaisanterie. Même durant les semaines précédant son décès, il trouvait le moyen de faire des jeux de mots en communiquant avec son ardoise.

J’ai vu durant ces sept dernières années un homme se battre avec dignité contre la maladie et je crois qu’aujourd’hui, même si sa disparition laisse sans nul doute un grand vide, il est temps pour nous de laisser partir Olivier. Merci à vous Olivier pour tout ce que vous nous avez apporté et en ce qui me concerne je suis très fier que nos chemins se soient croisés.

Pr Philippe Dieudé, hôpital Bichat, Paris

Source : Bilan spécialiste