L 'AFFAIRE du Courrier de Lyon, le destin de Marie-Antoinette, toutes ces belles histoires que Robert Hossein a un jour mises en scène, avaient l'intérêt de rappeler au public français des pages d'histoire qui le concernent. Dire qu'il en va de même avec le destin de Karen Borg serait mentir. On ne s'intéresse que de loin à cette belle femme (Natacha Amal) accusée d'avoir défenestré son richissime amant - homme d'affaires qui a vraiment existé, roi des allumettes, nous dit-on...
Nous sommes au tribunal. En Amérique. Nous sommes dans la position du public d'une salle d'audience, mais bien plus... En pénétrant au théâtre Marigny, on nous a remis un petit carnet, un stylo, un jeton. A l'entracte, il faudra voter... Attention. Une vie est en jeu. Soyons vigilants ! Le public se prête au jeu. Sympa. Les acteurs, comme toujours avec Robert Hossein, sont de bons acteurs, et, dans toute la troupe, on distinguera notamment Dominique Rozan, le défenseur de la belle Karen, Michel Creton, malfrat sentimental et mal intentionné, Laurence Badie, dans un numéro comme elle les affectionne. Mais tout le monde mériterait d'être cité.
Reste que c'est un peu longuet. Deux bonnes heures. Mais bon ! C'est du sérieux. On passe aux choses encore plus sérieuses à l'entracte. Vote. Les gens font la queue, sagement, pour délivrer leur verdict, dispenser d'un jeton leur intime conviction.
On regagne la salle. La sentence tombe. La plupart du temps, Karen Borg est acquittée. Mais il y a toujours quelques méchants qui veulent l'envoyer à la chaise électrique. Et ça, Robert Hossein, il n'aime pas, mais pas du tout !
C'est lui qui avait lancé le spectacle, c'est lui en qui tire les conclusions. Tançant ceux qui sont pour la peine de mort. Car c'est cela, son combat, en ce moment. Et puis, comme il a du mal à quitter la scène, le voilà qui extrait de sa poche les petits mots que les spectateurs de la veille auraient laissé dans des urnes spéciales. Beaucoup de compliments pour la plastique de Natacha Amal. Beaucoup de compliments pour le cher Robert, celui qui aime son public et que son public adore. Mais il faut l'aimer fort, fort, fort pour trouver un réel intérêt à l'histoire de Karen Borg...
Théâtre Marigny, du mardi au samedi à 20 h 30, en matinée le dimanche à 16 h. Durée : 2 h 50, entracte compris (01.53.96.70.00).
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