Si « Le Généraliste » était paru en août 1911

Ingres et l’anatomie

Publié le 12/08/2015

« Dessinateur admirable, Ingres n’avait pour l’anatomie qu’un respect très modéré et n’hésitait jamais, quand elle était en jeu, à sacrifier la vérité à l’effet. Ainsi dans son “ Saint Symphorien ”, s’il a donné aux licteurs une musculature surhumaine, un torse démesurément large où l’omoplate fait une saillie exagérée ; c’est qu’il a voulu opposer leur force brutale et bestiale à la noblesse du saint ; et s’il a donné à celui-ci des bras trop vigoureux pour son âge, c’est qu’il a voulu rendre trop apparentes la sereine douceur et la beauté toute féminine de son visage.

Sa “ Grande Odalisque ” a, elle, trois vertèbres de trop. C’est vrai ; mais cette longueur exagérée du dos lui a permis de donner à ce corps de femme une souplesse et une courbure serpentine délicieuse. »

(Gazette médicale de Paris, 1911)

Source : lequotidiendumedecin.fr