Après le jugement de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui l'a condamnée pour avoir refusé un avortement à une femme en phase de rémission d'un cancer, l'Irlande va devoir changer sa législation a déclaré jeudi la ministre irlandaise de la Santé Mary Harney. "De toute évidence, nous devons légiférer, il n'y a aucun doute là-dessus", a dit Mme Harney à la presse, sans toutefois avancer de calendrier sur une question extrêmement sensible dans le pays.
Le planning familial d'Irlande a salué de son côté «une étape majeure pour les femmes d'Irlande». En revnahce, le cardinal Sean Brady n’est pas d’accord avec l’interprétation de la ministre. Selon le chef de l’Eglise catholique irlandaise, la décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) «n'oblige pas l'Irlande à introduire une législation autorisant l'avortement», même s’il reconnait que cette décision «soulevait des problèmes moraux et légaux qui vont nécessiter une analyse et une réflexion minutieuses». Et le prélat de conclure: «l'Eglise catholique nous enseigne que ni un enfant qui n'est pas encore né, ni sa mère ne peut être délibérément tué. La destruction directe d'une vie humaine innocente ne peut jamais être justifiée, quelles que soient les circonstances.»
L'Irlande est un des Etats les plus restrictifs en matière d'avortement en Europe et n'autorise les interruptions de grossesse qu'en cas de risque réel pour la vie de la mère, et pas uniquement en cas de risque pour sa santé. Dans le droit irlandais, l'avortement est un crime passible de l'emprisonnement à perpétuité. Il est toutefois permis depuis 1992 de se rendre dans un autre pays pour y avorter.
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