IVG : la Belgique revoit à la marge sa législation, déception des plannings et des féministes

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Publié le 05/10/2018

Les députés belges ont adopté ce 4 octobre une nouvelle loi sur l'avortement qui crée un délit d'entrave, sanctionnant des anti-IVG qui bloqueraient l'accès à un centre, entérine l'obligation pour un médecin opposé à l'IVG d'orienter une femme vers un confrère pouvant satisfaire sa demande d'IVG, supprime la condition de détresse, et sort l'acte du Code pénal – sans pour autant le dépénaliser.

Proposée par le Mouvement Réformateur, le parti du Premier ministre Charles Michel, cette loi, la première depuis la dépénalisation partielle de l'IVG en 1990, a été adoptée à 84 voix pour, 39 contre, et cinq abstentions, après des mois de débats au sein de la classe politique et société civile. 

« C'est la politique des petits pas. Avec une majorité conservatrice c'était impossible d'aller au-delà », a expliqué David Clarinval, le député libéral francophone initiateur du texte, qui a dû trouver un compromis pour satisfaire les conservateurs flamands associés à la majorité.

À l'inverse, le mouvement laïc, les associations de défense des femmes, et les plannings familiaux, manifestent leur déception. Ils espéraient une extension du délai légal à 18 voire 20 semaines contre 12 semaines de grossesse actuellement (comme en France), et une « réelle légalisation de l'IVG », plutôt qu'un texte réaffirmant comme en 1990, le risque d'une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison pour les femmes et les médecins en cas d'écart. 

En Belgique, quelque 20 000 avortements sont pratiqués annuellement, selon les derniers chiffres disponibles.


Source : lequotidiendumedecin.fr