La caféine joue sur les propriétés élastiques de l'aorte

CONGRES HEBDO

La caféine est la « drogue » la plus consommée dans le monde. Les études menées jusqu'à présent concernant ses effets cardio-vasculaires n'ont pas donné de résultats probants, notamment sur la mécanique de l'aorte. On sait que les propriétés élastiques de l'aorte sont des déterminants importants de la fonction ventriculaire gauche et du flux sanguin coronarien, et ont été identifiées comme facteurs pronostiques du risque cardio-vasculaire.
Aujourd'hui, des chercheurs, Charalambos Vlachopoulo et coll.*, ont démontré dans un essai randomisé en double aveugle et en cross-over, que la consommation de caféine diminuait l'élasticité de l'aorte, ce qui pouvait, selon eux, conduire à augmenter le risque cardio-vasculaire.

Des mesures d'élasticité complexe

Les scientifiques ont donc randomisé vingt volontaires sains qui ont reçu soit un placebo, soit un comprimé de 250 mg de caféine équivalent à deux ou trois tasses de café. Ensuite, ils ont mesuré, grâce à une technique non invasive, la vitesse de la vague pulsatile entre la carotide et la fémorale afin de déterminer l'index de rigidité de l'aorte. Simultanément, pour écarter toute augmentation concomitante de la pression artérielle pouvant être à l'origine d'un changement éventuel de la compliance artérielle, ils ont calculé la résistance vasculaire. Ils ont pu ainsi apprécier que les patients recevant le comprimé de caféine avaient une détérioration de la compliance aortique. De plus, cette rigidité se prolongeait durant les trois heures qui suivaient la prise de caféine. Cette dernière est responsable d'une augmentation aiguë de la vitesse pulsatile de 8,3 %, témoin de la rigidité aortique, de l'augmentation de la pression systolique et diastolique (de 10,9 et 7,3 mmHg, respectivement ; p < 0,001). Les résistances vasculaires objectives étaient augmentées avec la prise de caféine indiquant la participation de l'action directe de la caféine sur l'aorte.

D'après la session poster de Charalambos Vlachopoulos, hôpital Saint-Vincent, Sidney, Australie.