Radiologie interventionnelle

La formation par simulation

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Publié le 13/10/2016
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« Cela fait très longtemps que la radiologie interventionnelle s’intéresse à la formation par la simulation. C’est une voie d’avenir incontournable et il est indispensable que tous les jeunes radiologues, qui veulent faire de la radiologie interventionnelle, puissent bénéficier de la formation par la simulation », explique le Pr Jean-Michel Bartoli (AP-HM), coordonnateur de la Fédération de radiologie interventionnelle (FRI) au sein de la SFR.

La simulation repose sur l’utilisation de mannequin de basse ou haute fidélité permettant l’apprentissage d’un grand nombre de gestes de radiologie interventionnelle. « Nous avons 590 actes recensés dans la classification commune des actes médicaux (CCAM). Parmi ces actes, certains sont très basiques comme les ponctions artérielles ou veineuses. D’autres sont plus complexes comme la destruction tumorale ou l’embolisation. Mais aujourd’hui, les constructeurs mettent à notre disposition d’excellents outils de simulation pour former les internes à tous ces actes plus rapidement que par le cursus dont nous avons bénéficié », indique le Pr Bartoli.

Cette formation va se mettre en place à deux niveaux. Le premier objectif est que tous les internes de radiologie puissent utiliser la simulation pour se former aux gestes basiques de radiologie interventionnelle. « Nous allons structurer cette formation en équipant tous les CHU de France avec des mannequins basses fidélités pour une somme avoisinant les 5 000 euros l'unité. Ensuite, nous souhaitons que tous les internes qui vont choisir l’option radiologie interventionnelle dans le nouveau DES, puissent se former aux actes complexes. Mais là, évidemment, il faut utiliser des mannequins haute-fidélité (embolisation, ablation tumorale…) qui coûtent plus cher. Pour l’instant, l’objectif est donc d’orienter ces internes vers quelques centres de référence, au moins un par grande interrégion. La SFR va installer un centre de simulation formation dans la Maison de la radiologie qui sera son futur siège. Un étage entier sera dédié à la simulation en radiologie », explique le Pr Bartoli.

À terme, l’objectif est donc que ces internes de radiologie interventionnelle puissent faire des formations par simulation dans ces centres de référence ou venir se former à l’occasion de grands événements, comme les JFR.

L’enjeu n'est pas uniquement financier avec l’achat des mannequins hautes fidélité il est également humain. « Il faut que chaque centre puisse compter sur un nombre suffisant de formateurs, radiologue interventionnel référent, qui accompagnera les étudiants à travers leur formation par la simulation et l'expérience clinique. L’autoformation peut avoir un certain intérêt mais présente assez vite ses limites. On ne peut pas se former sérieusement à la radiologie interventionnelle uniquement via la simulation et l'auto apprentissage », affirme le Pr Bartoli.

D’après un entretien avec le Pr Jean-Michel Bartoli (APHM), coordonnateur de la Fédération de radiologie interventionnelle (FRI) au sein de la SFR.

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste