La mort du Dr Robert Calle, grand collectionneur, passionné d’art contemporain

Publié le 08/04/2015

Directeur de l’Institut Curie de 1975 à 1983, le cancérologue de renom, auteur de nombreux ouvrages sur la création contemporaine, est à l’origine de la collection permanente du musée Carré d’Art de Nîmes.

Pour la médecine, il était le Dr Robert Calle. Pour les passionnés d’art contemporain, il était « Bob » Calle. Cancérologue, directeur de l’Institut Curie de 1975 à 1983, le Dr Calle (94 ans) est mort lundi 6 avril.

Connu dans le milieu des arts contemporains comme un collectionneur averti, père de la plasticienne Sophie Calle (notamment exposée au Palais de Tokyo en 2010), il était notamment l’ami de Christian Boltanski, artiste auquel il a consacré deux ouvrages. Arrivé du sud de la France pour Paris en 1946, le jeune médecin se noue d’amitié avec le Paris de Saint-Germain-des-Prés. Au contact des Surréalistes puis des Nouveaux Réalistes, le Dr Calle se forge une opinion sur l’art contemporain et devient peu à peu un collectionneur dont l’avis est écouté.

Expositions d’envergure

À l’heure de sa retraite, en 1993, le médecin d’origine nîmoise revient dans sa ville sur l’invitation de Jean Bousquet, créateur de Cacharel et maire (UDF) de la Rome française. Ce dernier veut créer un musée d’art contemporain, devenu Carré d’Art, un bâtiment dessiné par Sir Norman Foster, également auteur du Viaduc de Millau.

C’est naturellement qu’il confie la constitution d’une collection permanente au médecin qui assurera la direction de l’établissement jusqu’à son inauguration. « Si la collection permanente compte tant d’illustres noms, c’est grâce à lui. Le Dr Calle organisa, durant les années de réalisation du musée, des expositions d’envergure qui en marquèrent la prestigieuse préfiguration », rend hommage l’actuel sénateur-maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (UMP).

Le Dr Robert « Bob » Calle sera inhumé vendredi à Paris. Iconoclaste, Sophie Calle expliquait en 2010 aux « Inrockuptibles » : « Mon père et moi avons acheté notre tombe à Montparnasse (…) et on a pris l’habitude de la visiter tous les ans, avec une bouteille de champagne, pour s’habituer au lieu, faire connaissance avec les voisins. »

De notre correspondant à Montpellier Guillaume Mollaret

Source : lequotidiendumedecin.fr