La prévalence de la SEP modulée par les UVB et la MNI

Publié le 19/04/2011
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La SEP, maladie qui atteint l’adulte jeune, est connue des scientifiques pour être multifactorielle, « se développant chez une population ayant une susceptibilité génétique, en résultat d’expositions environnementales ». Elle a été liée notamment et d’une manière indépendante à une intensité des UVB plus faible et à la mononucléose infectieuse. « La SEP est plus fréquente aux latitudes éloignées de l’Équateur », notent les auteurs.

Dans leur dernier travail, George Ebers et coll. (Oxford, membres de l’American Academy of Neurology) constatent l’effet des deux facteurs combinés sur les variations de prévalence de la maladie au Royaume-Uni. Telle est la conclusion de leur travail sur les données collectées par les 7 satellites de l’Aéronautique américaine détaillant l’intensité en UVB au Royaume-Uni et sur les données exhaustives recueillies dans les registres hospitaliers britanniques indiquant la prévalence de la MNI.

Ils ont identifié sur une période donnée 56 681 cas de SEP et 14 621 cas de MNI. Ils ont croisé les données. Et trouvé que les effets de l’exposition solaire s’ajoutent à ceux du virus EBV quand il s’exprime dans sa forme MNI.

La combinaison des deux facteurs pourrait expliquer 72 % des variations de la prévalence de la SEP observées au Royaume-Uni. Le facteur intensité d’exposition solaire au cours des saisons par rapport à la fréquence de la SEP explique à lui seul 61 % de la variation dans le pays. On note que ce sont les UVB du printemps qui sont le plus fortement associés. Les niveaux plus bas d’UVB du printemps coïncideraient avec la période tardive de la gestation pour les enfants nés à cette saison, car on observe un pic du risque de la SEP, dans les calculs où le risque est déterminé en fonction du mois de naissance.

Différents mécanismes peuvent expliquer comment les UVB agissent sur le risque de MNI. Le plus plausible est la vitamine D, synthétisée par la peau. Un taux bas de vitamine D pourrait accroître l’infection par l’EBV, et le rôle pléiotropique de la vitamine D sur le système immunitaire pourrait conduire à des réponses anormales vis-à-vis de cette infection. Ce qui peut faire envisager une supplémentation en vitamine D comme moyen préventif.

« Neurology », 76, 19 avril 2011, 1410-1414.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 1006